Le récap de l’actualité dans le monde

Émeutes en France, deux fois plus de cancers, le roi des Pays-Bas demande pardon pour l’esclavage… Que s’est-il passé dans le monde cette semaine ? Tour des informations marquantes des sept derniers jours.

Le chaos en France après une « bavure policière »

Nahel, un jeune de 17 ans qui roulait illégalement au volant d’une voiture, a été abattu à bout portant mardi 27 juin par un policier à Nanterre. Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire. Une vidéo de la scène a immédiatement circulé, mettant en doute les déclarations des motards sur une action en légitime défense. L’agent incriminé, âgé de 38 ans, a été incarcéré à la prison de la Santé et placé à l’isolement. Le président de la République et le ministre de l’Intérieur ont rapidement regretté ce geste et ses conséquences dramatiques. Mais cela n’a pas calmé les esprits. Le drame a été suivi de cinq jours de violences urbaines, de pillages, de tirs d’artifice. Le bilan est effarant et dépasserait celui de 2005 : plus de 5 000 véhicules incendiés, 10 000 feux de poubelle, près de 1 000 bâtiments brûlés, dégradés ou pillés dont 200 commerces, 300 agences bancaires, 429 bureaux de tabac, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries, plus de 700 blessés chez les policiers. Un homme est décédé en Guyane, un autre à Marseille et la maison d’un maire a été attaquée à la voiture-bélier en région parisienne.

Le Medef a fait état d’un milliard d’euros de dégâts pour les entreprises, les transports publics en Île-de-France d’au moins 20 millions d’euros. 45 000 policiers et gendarmes restent mobilisés sur le terrain. Le gouvernement procède à des échanges avec les groupes politiques. L’inquiétude est palpable, notamment en prévision des Jeux olympiques de 2024. Emmanuel Macron veut prendre le temps de bien « comprendre les raisons des violences » avant d’apporter des réponses à la crise des banlieues. Plusieurs sujets sont évoqués dans les débats selon les tendances politiques : la violence dans la police, la violence institutionnelle, le tabou du racisme, l’échec des politiques d’intégration, l’immigration…

Des scènes ahurissantes se sont déroulées un peu partout en France. © Ludovic MARIN / AFP

USA : fin de la discrimination positive à l’université

Aux États-Unis, la Cour suprême à majorité conservatrice a mis un terme, jeudi 29 juin, aux programmes universitaires de discrimination positive prenant en compte la couleur de la peau ou l’origine ethnique des candidats. Six juges sur neuf ont voté en faveur de la fin de ces mesures jugées contraires à la Constitution. Elles ont permis dans une certaine mesure d’améliorer la représentation des minorités dans les universités (10 % d’Afro-Américains et 3,7 % d’hispaniques en 1976, contre 14 % et 13 % en 2008) et donc sur le marché du travail, même si elles ont eu des effets limités dans les institutions les plus renommées. Neuf États américains avaient déjà interdit toute considération raciale dans les admissions à l’université. Le président Joe Biden a exprimé sa déception et s’est dit en « profond désaccord » avec la Cour suprême. L’ancien président Donald Trump a évoqué « un grand jour pour l’Amérique », heureux que l’on « revienne à un système au mérite ».

Le roi des Pays-Bas demande pardon pour l’esclavage

Willem-Alexander, roi des Pays-Bas, a présenté samedi 1er juillet ses excuses officielles pour l’implication de son pays dans l’esclavage. Le monarque s’est exprimé lors d’un événement marquant les 150 ans de l’abolition de l’esclavage dans les colonies. Il y a sept mois, le Premier ministre Mark Rutte avait déjà présenté des excuses similaires pour ce qu’il a qualifié de « crimes contre l’humanité ». Du XVIe au XIXe siècle, le pays a procédé à la traite d’environ 600 000 Africains, principalement dans ses colonies d’Amérique du Sud et des Caraïbes.

Les Pays-Bas ont choisi d’affronter frontalement leur passé colonial. © Remko de Waal / ANP / AFP

L’Espagne prend la tête de l’UE

Samedi 8 juillet, le pays accédera à la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Le Premier ministre socialiste, qui prépare ses législatives anticipées, a énoncé ses priorités pour l’Europe : boucler la réforme de la politique migratoire d’ici la fin de l’année et œuvrer pour la ratification de l’accord commercial avec le Mercosur. Reste à savoir si Pedro Sanchez sera en mesure de se maintenir au pouvoir.

Les USA demandent à réintégrer l’Unesco

Les États-Unis ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture qu’ils avaient contribué à fonder. Ils l’avaient quittée en 2017 sous la présidence de Donald Trump, dénonçant notamment des « partis pris anti-israéliens persistants ». Ils promettent de régler leurs arriérés.

Deux fois plus de cancers

Selon les chiffres publiés le 4 juillet par Santé publique France et l’Institut national du cancer, le nombre de cancers déclarés a doublé depuis 1990 dans le pays. Il y aurait 51 000 cas supplémentaires depuis 2018. En 2023, 433 000 nouveaux cas devraient être déclarés, dont 57 % chez les hommes et 43 % chez les femmes. Le cancer est la première cause de mortalité prématurée chez les hommes, la deuxième chez les femmes. Cette hausse s’explique par l’évolution démographique (accroissement, vieillissement), des diagnostics, des modes de vie (alcool, tabac, alimentation, surpoids, sédentarité, etc.) et l’environnement.

Un antibiotique pour lutter contre l’endométriose ?

Des chercheurs japonais ont prélevé et analysé les bactéries présentes dans l’environnement gastro-intestinal et vaginal de 155 femmes. Ils ont constaté que certaines bactéries, les Fusobacterium, se développaient chez 64 % des femmes atteintes d’endométriose et 7 % seulement chez les femmes qui ne sont pas atteintes. Des tests avec des antibiotiques sur des souris ont été fructueux. L’étude poursuit son chemin.