[ÉDITO] Boulot, dodo, repos

Henri Salvador le disait bien. « Le travail c’est la santé. Rien faire c’est la conserver. Les prisonniers du boulot ne font pas de vieux os. » Soixante ans après, cette chanson n’a jamais été autant d’actualité.

La crise sanitaire a bouleversé nos vies et a remis profondément en question notre façon de travailler. Si le télétravail s’est développé en masse, une autre organisation s’impose aux quatre coins du globe : la semaine de quatre jours. Entendons par là une semaine de travail raccourcie qui concilie davantage vie personnelle et vie professionnelle.

Car c’est bien le souhait de plus en plus de salariés. Un jour « off » qui ne serait pas forcément synonyme d’oisiveté. Il ouvrirait, au contraire, le champ des  possibles : s’investir dans une association, cuisiner des plats faits maison, s’adonner à une activité sportive ou créative, rendre visite à ses proches…

Tout ce qui, en somme, n’est pas toujours faisable lors d’une semaine classique. Surprise : les entreprises qui ont sauté le pas soulignent de bons résultats et la plupart ne se voient plus revenir en arrière. Certaines ont choisi de réduire le nombre d’heures sur la semaine sans diminuer pour autant les salaires.  D’autres ont augmenté la durée quotidienne de travail pour que les salariés puissent partir en long week-end.

Une réorganisation du temps de travail qui a trouvé des adeptes et qui est même expérimentée actuellement par le gouvernement Macron. À l’heure où la rue gronde contre la réforme des retraites, il a proposé de tester ce nouveau rythme dans la fonction publique. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment », indiquait Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, au journal L’Opinion le 31 janvier.

Travailler moins pour vivre mieux semble déjà sonner comme
un bon slogan de campagne.