À l’appel des dirigeants Loyalistes et Rassemblement-LR, les partisans du dégel du corps électoral provincial se sont réunis, samedi 13 avril, à Port Moselle, avant une marche sur l’avenue de la Victoire. Soutenus par le FLNKS, les militants indépendantistes, opposés au projet, ont, eux, organisé un sit-in sur la Place de la Paix. Un face à face au même moment, à quelques rues d’écart. Les premiers revendiquent 35 000 participants. Les seconds, 40 000. Environ 20 000 dans chacune des deux manifestations pacifiques, selon les forces de l’ordre.
La perspective du dégel du corps électoral provincial s’est inscrite au cœur des mobilisations. Le Sénat a adopté, le 2 avril, le projet de loi constitutionnelle qui porte la mesure. « On ne peut pas voter aux provinciales », se désole Bernard, entrepreneur de 65 ans et habitant à Païta, au milieu d’une forêt de drapeaux tricolores. « Or, on aime ce pays, on y vit depuis des années, on veut vivre ici. » Près de la fontaine, l’écho est tout autre. « On nous a mis en minorité chez nous », accuse Maxime, Kanak de 60 ans. « On ne peut pas revenir comme ça sur le principe de la décolonisation qui a été acté. » L’Assemblée nationale examinera ce projet visant une révision de la Constitution le 13 mai, avant le congrès de Versailles avec l’ensemble des parlementaires prévu à la fin du même mois.