30 ans de mutation du marché de l’emploi

L’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) a publié une étude sur les évolutions de l’emploi calédonien depuis 1989. En 30 ans, le marché local a beaucoup changé.

Le paysage de l’emploi s’est profondément transformé depuis 1989. L’activité agricole a fortement diminué au bénéfice de celles liées à la mine et aux services. Cela « a bouleversé la répartition des lieux de travail et
de résidence », note l’Isee dans sa synthèse Bassins d’emploi et déplacements « domicile-travail » en Nouvelle-Calédonie. En 2019, 110 200 personnes de 15 à 64 ans occupent un emploi.

C’est deux fois plus qu’en 1989, mais 1 % de moins qu’en 2014. « Après plus de deux décennies de croissance, l’économie calédonienne s’est nettement ralentie », constate l’Institut de la statistique et des études économiques. « Les mutations les plus marquées » ont eu lieu entre Nouméa et l’agglomération, ainsi qu’entre les côtes Est et Ouest. Le Grand Nouméa concentre 67 % des Calédoniens et 74 % des emplois.

24 000 emplois dans le Grand Nouméa

La capitale, « si elle conserve une position écrasante sur le marché du travail », perd du terrain au profit de ses voisines et rassemble 52 % des emplois contre 63 % en 1989. Les délocalisations vers les communes limitrophes se multiplient. Dumbéa, Mont-Dore et Païta regroupent près de 24 000 emplois, soit trois fois plus qu’il y a 30 ans.

La zone VKPP, elle, concentre 43 % des emplois de la province contre 14 % en 1989, son « poids économique a presque triplé ». À l’opposé, « la part de l’emploi s’est effondrée dans le nord-est ». Cela « conduit à une marginalisation économique progressive du nord de la côte Est, à l’origine de l’exode de beaucoup de tribus ».