The Ocean Cleanup teste son dispositif pour nettoyer le Pacifique

Ocean Cleanup's System 001 is towed out of the San Francisco Bay in San Francisco, California on September 08, 2018. The prototype technology, developed by Boyan Slat, is about 2,000 feet of floating booms that will be towed out to the Great Pacific Garbage Patch, a floating mass of plastics and trash about the size of France, in hopes of helping remove the pollutants. / AFP / JOSH EDELSON

Après cinq années de préparation, le projet The Ocean Cleanup, entrepris par une organisation à but non lucratif néerlandaise, passe à la phase active pour nettoyer le fameux « continent de plastique » du Pacifique.

Le Maersk Launcher a quitté San Francisco samedi dernier avec ses scientifiques et ingénieurs.
Le navire tire un équipement innovant, un flotteur de 600 mètres de long, appelé System 001, conçu pour rassembler et ramasser le plastique flottant à la surface des océans. Le flotteur est assorti d’une jupe de trois mètres de profondeur et ensemble, ils permettent d’empêcher que les objets s’échappent par le haut ou par le bas. Les courants doivent les projeter au centre du dispositif formant un U. Un bateau de support collecte ensuite les déchets toutes les six semaines et les emmène au recyclage. L’ONG espère collecter ainsi, 5,5 tonnes de déchets par mois.

90 % du plastique des océans à l’horizon 2040

Le navire va faire des essais durant deux semaines au large de la Californie, à 240 milles nautiques des côtes, avant de se rendre vers le Great Pacific Garbage Patch (GPGP), la poubelle flottante la plus important au monde, située à mi-chemin entre la Californie et Hawaï. Cette zone contient 80 000 tonnes de déchets plastique, accumulés depuis les années 1950 (1,8 billon d’objets soient 250 pièces par humain). « La mission principale est de montrer que cela fonctionne et nous espérons que dans quelques mois les premiers plastiques arriveront dans le port, ce qui signifie que la technologie aura fait ses preuves », a déclaré Boyan Slat à l’AFP.

Le jeune PDG a créé Ocean Clean UP alors qu’il n’avait que 18 ans. L’idée lui est venue deux ans plus tôt lors d’une plongée en Grèce où il avait vu « plus de sacs plastique que de poissons ». Depuis 2013, l’organisation a récolté 35 millions de dollars notamment par des campagnes de crowdfunding. Ces fonds lui ont permis de tester plus de 270 modèles et six prototypes avant de créer le System 001.

Elle compte désormais 60 machines fonctionnelles et pense pouvoir nettoyer la moitié de la GPGP en cinq ans et 90 % du plastique des océans à l’horizon 2040. Les associations environnementales comme Greenpeace ont salué l’idée, mais insistent sur l’importance de la prévention, le meilleur moyen, selon elles, d’endiguer la pollution.

Le flotteur du System 001.

 AFP / JOSH EDELSON

Ocean Cleanup dirigé par Boyan Slat, 24 ans seulement, s’est donné cinq ans pour vider la moitié de la « poubelle » du Pacifique.

Entre 1,15 et 2,41 millions de tonnes de plastique sont rejetées dans les océans chaque année, depuis les rivières. Plus de la moitié est moins dense que l’eau et ne coule pas. Les déchets restent à la surface et s’accumulent dans cinq grandes zones, la plus importante étant celle du Pacifique (1,6 million de kilomètres carrés soit trois fois la taille de la France). Ils se dégradent très doucement avec l’effet du soleil et des vagues sous forme de microplastique.