Yolaine Yengo, première Calédonienne qualifiée pour les JO en rugby

Yolaine Yengo, ici en 2023 avec l’équipe de France, a déclaré sur sa page Facebook savourer sa sélection, un « immense honneur ». Photo : Patrick T.Fallon / AFP

La joueuse maréenne, âgée de 31 ans, a été sélectionnée parmi les 14 athlètes de l’équipe féminine de rugby à 7 pour les Jeux olympiques de Paris. Le tournoi se déroulera du 28 au 30 juillet. Retour sur son parcours.

Yolaine Yengo fait ses premiers pas au Stade Calédonien, aux côtés d’Ivan Hillaireau. Son entraîneur repère tout de suite son potentiel et son caractère de battante. « Avec son assiduité et sa persévérance, je savais qu’un jour elle ferait les Jeux olympiques », affirme-t-il. Ces années marquent le début d’une carrière prometteuse.

Avec son équipe, Yolaine Yengo enchaîne les tournois dans la région, se révélant notamment aux Jeux du Pacifique en 2015. Elle prend ensuite son envol vers la Métropole, plus précisément à Rennes, et exprime son talent à l’échelle nationale. Elle s’adapte facilement à la vie métropolitaine et apprend à vivre avec des personnes qui viennent d’autres régions, raconte son ancien entraîneur. « Elle a aussi des qualités humaines en dehors des terrains qui lui permettent de s’intégrer facilement à une équipe. »

RUGBY À 7

Initialement orientée vers le jeu à 15, Yolaine comprend vite que ses qualités de rapidité, d’agilité, sa vision de jeu et son petit gabarit sont plus propices au rugby à 7. Ce choix lui permet de briller et de multiplier les sélections en équipe de France. « Sa polyvalence, sa capacité à jouer à plusieurs postes sont des atouts majeurs pour une équipe et c’est ce qui fait sa force », explique Pierre Forest, vice-président de la Ligue calédonienne de rugby.

En 2021, Yolaine Yengo fait partie du groupe olympique français pour Tokyo, mais en tant que réserviste. La Maréenne ainsi qu’une coéquipière doivent quitter le groupe si elles ne remplacent pas une des titulaires avant la cérémonie d’ouverture. C’est son cas. Une déception étant donné la rare opportunité de participer aux Jeux dans une carrière sportive. L’équipe de France y décroche la médaille d’argent.

Cependant, la Calédonienne transforme cette déception en motivation pour atteindre son nouvel objectif : les Jeux olympiques de Paris 2024. « Elle a notamment travaillé sa technique, mais aussi sa condition physique avec un préparateur, confie Bruno Salvai, conseiller technique. Elle a d’ailleurs été élue meilleure joueuse du tournoi de Madrid cette année, ce qui confirme sa progression et sa forme actuelle. »

UNE PREMIÈRE

Cette sélection en équipe de France est une première pour le rugby de l’archipel. « La carrière de Yolaine Yengo inspire de jeunes joueurs calédoniens, qui voient en elle un modèle de réussite et de détermination. Cet accomplissement leur montre que, grâce au travail et à la volonté, ils peuvent atteindre leurs objectifs », indique Pierre Forest.

Cette reconnaissance n’est pas seulement symbolique. La Ligue calédonienne de rugby aimerait recruter Yolaine Yengo pour soutenir le développement de la discipline sur le territoire. « Son expérience et son expertise pourraient élever le niveau de jeu local, où il y a un potentiel énorme pour ce sport. »

Charles Salaün