Voile : Snatch n’ Furious, entre « appréhension et sérénité » pour sa première Groupama Race

Les sept membres de l’équipage de Snatch n’ Furious, sponsorisé par la marque de protections hygiéniques U by Kotex, se lanceront dimanche dans leur premier tour de Calédonie à la voile. Stressant, oui, mais excitant. Les nouveaux comptent faire bonne figure dans leur catégorie.

Certains ont une solide expérience de la voile. D’autres n’avaient jamais mis les mains sur un winch il y a encore deux ans. Tous s’élanceront dimanche du Rocher à la Voile pour leur première Groupama Race, un défi qu’ils préparent depuis un an. Olivier Dondrille, le skipper, ressent « un mélange d’appréhension et de sérénité » à l’approche de la course, qui devrait durer une petite semaine dans le cas de Snatch n’ Furious – U by Kotex. « On ne sait pas ce que le bateau et l’équipage vont donner. Mais on a déjà une certaine habitude de ce genre de situation. On sait que sous la pression et dans la fatigue, le groupe est solide. »

L’expérience de l’île des Pins

Après plusieurs « inshore », des régates de 24 heures, la Kunie Sailing Week 2021 avait été une expérience fondatrice. « On a adoré. C’est là qu’on a commencé à rêver de la Groupama Race », raconte Laetitia Sereni. Si elle a découvert la voile à l’adolescence, une partie de l’équipage a navigué pour la première fois dans le cadre de l’association qu’elle a contribué à fonder (Snatch n’ Co !) en janvier 2021, dans le but de « permettre à des gens de découvrir la voile ».

Après les navigations du mercredi après-midi avec le CNC, après les régates mensuelles, l’équipage, qui s’est formé « par le bouche-à-oreille, par les amitiés », a eu envie de prendre le large. « Le souci majeur, c’est que l’on n’avait pas le bateau qu’il fallait pour une Groupama Race. »

En novembre, les équipiers ont jeté leur dévolu sur un Rocket 31, navire de 10,20 m, un petit format pour la Groupama Race qu’il a effectuée en 2008, avant d’être transformé en bateau de croisière. Sa préparation pour la course a beaucoup occupé les sept membres de l’équipage… et leur a causé quelques frayeurs. « On a reçu les voiles de régate très tardivement, souffle Olivier, donc on a peu d’automatismes dans la nouvelle configuration. »

Dépassement de soi ou sécurité ?

Dans ces conditions, l’objectif principal est de « prendre du plaisir, de ne pas se faire du mal », explique Laetitia. « Mais on a travaillé dur pendant un an et on aime tous gagner, donc on a identifié quelques bateaux de notre catégorie qu’on pourrait battre. » Et le temps ? « On se fixe un objectif assez modeste. Si l’on finit en moins de six jours, on sera contents », annonce Olivier. Le skipper devra « prendre les bonnes décisions », placer subtilement le curseur entre « dépassement de soi et sécurité ».

Laetitia lui fait confiance pour continuer à souder l’équipe. « C’est quelqu’un qui a réussi à fédérer autour de lui, quelqu’un d’assez ouvert d’esprit pour accepter de prendre des gens qui n’avaient jamais navigué avant l’année dernière. »

Dans la lignée de l’esprit inclusif de l’association, elle compte sur l’équipage Snatch n’ Furious – U by Kotex pour porter « un message éducatif auprès des femmes en Nouvelle-Calédonie. La voile est un milieu masculin, même si la mixité progresse, mais on peut relever des défis. »

 


21 équipages participeront à cette 7e édition du tour de la Nouvelle-Calédonie à la voile. Parmi ces bateaux, quatre viennent d’Australie et de Nouvelle- Zélande, dont Antipodes, le plus grand monocoque de la flotte avec ses 22 m. C’est bien moins que lors de la dernière édition, en 2018, où la moitié des participants étaient étrangers. Et, c’est une nouveauté, quatre bateaux embarqueront seulement deux marins à leur bord.

 

19 juin à 10 heures : La ligne de départ sera située devant la baie des Citrons. Les bateaux partiront en direction du phare Amédée avant de s’élancer vers la côte Est. Le parcours passe ensuite au nord des Bélep pour redescendre la côte Ouest jusqu’à l’entrée de la baie de la Moselle, qui symbolise la ligne d’arrivée. Soit environ 1 500 km à vol d’oiseau.

 

G.C. (© DR)