Voile : La Groupama Race dans les starting-blocks

Annulé en 2020 à cause de la crise sanitaire, le tour de la Nouvelle-Calédonie à la voile devrait faire son grand retour cette année. Un rendez-vous majeur du calendrier sportif local, qui pourrait bien être le premier depuis la fermeture de nos frontières, il y a deux ans, à accueillir des participants étrangers. Présentation.

♦ Locale ou internationale

« Le départ se fera, coûte que coûte, le 19 juin, avec une flotte locale et, si l’on peut, des bateaux étrangers en plus, assure Matthias Balagny, coordinateur de l’évènement organisé par le Cercle nautique calédonien (CNC) et Groupama Pacifique. On espère vraiment pouvoir les accueillir et on travaille avec les institutions locales en ce sens. Un bateau qui vient d’Australie ou de Nouvelle-Zélande passe cinq à dix jours en mer. Finalement, c’est équivalent à une septaine. » Car après deux ans d’enfermement, nos voisins anglophones ‒ qui avaient répondu présent en nombre lors des deux dernières éditions, en 2018 et en 2016 ‒ ont une nouvelle fois montré leur intérêt pour venir naviguer sur notre magnifique terrain de jeu. « Les trois premiers équipages à s’être inscrits à la course sont étrangers », ajoute Matthias Balagny, qui surveille attentivement l’évolution de la situation sanitaire.

L’engouement est partagé par nos marins du Caillou qui, au moment d’imprimer ces pages, représentaient huit des onze bateaux d’ores et déjà inscrits. On retrouve des habitués des championnats locaux, tels que Eye Candy, de Thierry Leseigneur, ou encore Guilty Pleasures, skippé par Alexandre Rouys. « Cela fait quatre ans depuis la dernière, alors forcément, on a hâte, partage Tugdual Piriou, propriétaire du monocoque Brer Fox, qui participera à sa troisième édition. On a encore beaucoup de boulot pour préparer le bateau et rôder l’équipage, cela va arriver très vite. »

♦ Phare Amédée et nouvelles divisions

Parmi les nouveautés proposées cette année, on peut citer l’ouverture de deux nouvelles divisions : le double, soit deux équipiers seulement à bord, et le cruising, qui permettra aux marins un peu moins compétitifs de s’essayer à la course au large. « Ils auront notamment le droit d’allumer les moteurs pour se sortir de situations particulières », précise le coordinateur de l’évènement.

Le parcours se refait aussi une beauté. Un point de passage sera désormais obligatoire au niveau du phare Amédée, juste après le départ. Un choix avant tout esthétique : « Chaque grande course à ses paysages emblématiques. Le phare du Fastnet pour la Fastnet Race ou encore les falaises à l’entrée de la baie d’Hobart pour la Sydney-Hobart. On a voulu donner une identité visuelle locale et reconnaissable à la course », explique Matthias Balagny.

♦ Un invité de marque ?

Franck Cammas, parrain de l’évènement, avait pris le départ à bord du bateau calédonien Keel Bill en 2014, et avait ensuite remporté la Groupama Race 2018 avec l’équipage néo-zélandais de Miss Scarlett. Entre les deux, Michel Desjoyeaux avait fait le déplacement pour commenter la course depuis le CNC, en 2016.

Cette année encore, un grand marin national pourrait bien faire le déplacement. Mais en attendant confirmation, l’organisation préfère pour le moment garder son identité secrète.

♦ Un record à battre

48 heures, 33 minutes et 12 secondes : c’est le temps qu’il avait fallu au trimaran de 18 mètres Vodafone, skippé par le Kiwi Simon Hull, pour boucler le tour de la Grande Terre en 2016. Un record qui risque d’être difficile à battre, puisqu’il avait été établi dans des conditions météorologiques particulièrement favorables.

Mais si sa participation n’est pas encore officialisée, le sister-ship de Vodafone, un Orma 60 australien modernisé avec des foils et basé à Hong Kong, pourrait bien être sur la ligne de départ de cette septième édition et, pourquoi pas, pulvériser la marque de son prédécesseur. Avec 25 à 40 bateaux attendus si les mesures sanitaires se relâchent, la prochaine édition de la Groupama Race promet une nouvelle fois de nous réserver un beau spectacle.

 

Titouan Moal (© Éric Deroche/Aerial Prod)

 

Une réunion d’information est prévue le jeudi 24 février à 18 h 30 au Bout du monde. Entrée libre et gratuite. Pass sanitaire obligatoire.