[VISITE] Prendre le pouls sur le terrain

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Dès son premier déplacement, samedi au matin, le ministre d’État ne s’attendait sûrement pas à recevoir un accueil aussi important, malgré l’interdiction, pour les honneurs militaires à la Croix de Lorraine. Au Mont- Coffyn, de nombreux drapeaux tricolores ornaient les rangs des partisans du maintien dans la France, qui n’ont pas hésité à chanter La Marseillaise et pour certains à huer le représentant de l’État. « Je suis venu dire que la France est toujours là et que le lien avec la Nouvelle- Calédonie est fort », a insisté Manuel Valls. (©Y.M.)
Après une remise de médailles à la brigade de Saint-Michel, au Mont-Dore, et un circuit routier dans Saint-Louis, Manuel Valls est venu constater, dimanche 23 février, la dévastation du centre commercial Kenu-In, à Dumbéa, qui avait ouvert ses portes en 1989. « Vous avez un concentré de toutes les problématiques actuelles et des défis futurs », a souligné David Guyenne, le président de la CCI. (© F.D.)
Après avoir rendu hommage à Jean-Marie Tjibaou à la tribu de Tiendanite, à Hienghène, Manuel Vall a déposé, mardi 25 février, une gerbe sur la tombe de Jacques Lafleur au 4e km. « Vous avez voulu rendre hommage aux deux personnes qui nous ont permis de voir la paix revenir », a signalé Pascal Lafleur. « En plus de cette paix, ils nous ont laissé un chemin pour continuer à construire la Nouvelle-Calédonie. Les divisions ont amené à la surenchère et à faire que nos responsables depuis 20 ans s’écartent fortement du chemin. » Le ministre est allé dans son sens en soulignant que « les figures de Tjibaou, Lafleur et Rocard, tous les trois disparus, sont très importantes pour nous aux moments où les choses vont mal. » (© F.D.)
À l’occasion de son passage au Sénat coutumier, samedi 22 février, le ministre des Outre-mer a rappelé que « rien ne peut se passer en Nouvelle-Calédonie sans un profond respect vis-à-vis du peuple mélanésien, du peuple kanak et du peuple premier ». Le président de l’institution, Mahé Gowe, a insisté sur le fait que « la pratique institutionnelle qui s’est contentée d’entretenir un dualisme discriminant entre la société occidentale et la société kanak, a structuré un mal-être sociétal profond qui empêche la construction du projet de société du destin commun ». (© F.D.)
Samedi 22 février, Manuel Valls s’est rendu sur l’île d’Ouvéa, afin de saluer la mémoire des victimes de la grotte, en 1988. Il a ainsi honoré la mémoire des gendarmes décédés puis celle des 19 Kanak tués lors de l’assaut militaire. « C’est ici que tout a commencé, les accords de Matignon-Oudinot qui ont conduit à l’accord de Nouméa. Aujourd’hui, nous arrivons à la finalité de toute chose : la sortie de l’accord de Nouméa et nous voulons trouver un chemin de paix et de partage », a déclaré lors de la coutume Barthélémy Adeda, représentant la chefferie de Saint-Joseph, relate l’AFP. (© M.D. / AFP)
À l’occasion de plusieurs coutumes, comme ici au Sénat coutumier, Manuel Valls a offert un dessin de deux mains réalisé par Pablo Picasso. « Cela me rappelle évidemment la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur », a-t-il expliqué devant le comité Paroles, Mémoires, Vérité et Réconciliation. « C’est pour rappeler mes origines et pour dire qu’avec nos origines différentes, nous devons être capables de nous comprendre et de nous serrer la main pour avancer. » (© F.D.)