VIH : un système de dépistage rapide

La province Sud dispose désormais du TROD (test rapide d’orientation diagnostique). En seulement quelques minutes, ce système permet de savoir si un individu est porteur du virus du sida ou d’une infection sexuellement transmissible.

Qu’est-ce que le TROD ?

Le TROD ou test rapide d’orientation diagnostique permet d’avoir un résultat en quelques minutes. Il est totalement fiable trois mois après une prise de risque VIH, à l’hépatite B ou C. Il peut être effectué à n’importe quel moment et il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Le test est rapide, toujours confidentiel et anonyme, selon le souhait de la personne. Le recours au TROD concerne les infections par le VIH, le VHB, la syphilis et le VHC et comme l’explique la Dpass, il doit contribuer à compléter l’offre traditionnelle de dépistage auprès des individus les plus exposés au risque de transmission. Sont notamment concernées les populations ayant des difficultés à recourir à des structures de soins ou de prévention quelle qu’en soit la raison (géographique, sociale…) et les populations non ou insuffisamment dépistées par rapport à leur prise de risque.

Comment utiliser le TROD ?

Une goutte de sang est prélevée au bout du doigt. Elle est ensuite mise en contact avec des solutions réactives afin d’établir ou non la présence d’anticorps dirigés contre le VIH, virus responsable du sida. Le résultat pour le VIH est obtenu entre 2 et 30 minutes plus tard, selon le TROD employé. Il faut savoir tout de même qu’un délai de trois mois (12 semaines) doit s’être écoulé après la dernière prise de risque de transmission du VIH afin que le TROD soit totalement fiable. Un test classique par prise de sang (ELISA) est fiable six semaines après le risque.

Positif ou négatif

Si le résultat est positif, il devra être confirmé par un test de dépistage classique (par prise de sang), effectué en laboratoire sur prescription médicale. Savoir le plus tôt possible que l’on est séropositif permet d’être mieux suivi et, si nécessaire, de démarrer des traitements ralentissant voire bloquant l’évolution de l’infection vers la maladie.


La situation en Nouvelle- Calédonie

Selon la Dpass, on estime que 30 % des jeunes âgés de 18-25 ans ont déjà contracté une IST bactérienne propice à la diffusion du VIH. Environ 250 personnes vivent avec le VIH en Nouvelle-Calédonie. Entre 5 et 10 personnes en moyenne sont contaminées chaque année sur le territoire. « Des chiffres que l’on peut facilement multiplier par trois », selon Solidarité Sida-NC. En moyenne, 16 nouveaux cas sont recensés par an et l’âge des personnes vivant avec le VIH s’échelonne de 6 à 74 ans avec une prédominance pour les quadragénaires. « Chaque année, des personnes sont dépistées tardivement nécessitant des hospitalisations longues et avec un pronostic vital engagé, explique l’association.On parle d’épidémie cachée. Selon l’OMS, 20 % de la file active ignore sa séropositivité et représente un grand risque de transmettre le virus et déclarer la maladie. » Si en Calédonie pour 70 % des cas la transmission se fait sexuellement, le dépistage reste peu utilisé. « Il faut que la population pense à se faire dépister. Le dépistage permet un diagnostic précoce et une mise en route d’un traitement rapide et efficace qui protège la vie », conclut l’association.


Le dépistage VIH sur le territoire

Jusqu’à présent, 21 000 tests du VIH/sida sont effectués chaque année pour 160 000 personnes sexuellement actives. 55 % déclarent n’avoir jamais fait de test de dépistage. Et pour ceux qui se sont déjà fait dépister, plus de 65 % des tests datent de plus de deux ans.

Concernant les maladies ou infections sexuellement transmissibles, le principal fléau pour les opérateurs sanitaires reste tout de même la chlamydia. Il faut savoir que 20 % des jeunes de 18-25 ans et 9 % des 18-49 ans en sont victimes. Une bactérie sexuellement transmissible dont les conséquences sont la stérilité touche six fois plus la population calédonienne que celle de Métropole.