Vale en progression

Vale NC perd toujours de l’argent mais en perd moins qu’avant. Les responsables de l’usine du Sud ont fixé de nouveaux objectifs qui permettraient de passer dans le vert. Malgré ces résultats encourageants et un prêt de l’État de 24 milliards de francs à la maison mère, l’avenir est toujours incertain.

un peu avant l’heure pour Vale. Pas de costume rouge ni de traîneau mais un costume cravate de Premier ministre et un Comité des signataires. C’est à cette occasion que Manuel Valls a annoncé que l’État était disposé à consentir un prêt de 24 milliards de francs au groupe Vale. Une somme correspondant à peu près au montant des pertes de l’usine du Sud estimées pour l’année 2016.

Mais si Vale NC continue de perdre de l’argent, les pertes se réduisent au fur et à mesure. Comme l’a souligné Daryush Khoshneviss, le directeur de Vale NC, à l’occasion d’un point trimestriel, l’industriel est parvenu à réduire drastiquement les coûts d’exploitation de 10 milliards de francs, ce qui, pour beaucoup d’observateurs, était loin d’être gagné d’avance. En 2015, le coût de production rapporté à la tonne était de l’ordre de 21 000 dollars. En moyenne, il tourne désormais autour de 12 500 dollars.

Objectif : 10 000 dollars la tonne

Pour le directeur général, cette progression est un gage donné à la direction du groupe brésilien sur la capacité de l’usine calédonienne d’aller encore plus loin et de parvenir à un coût de production de 10 000 dollars la tonne. C’est l’objectif fixé pour 2018 (11 000 dollars en 2017) et qui ne devrait pas impacter les sous-traitants. Cette fois- ci, les économies seront réalisées en interne via des réorganisations internes, en d’autres termes, il faudra se recentrer sur l’essentiel et limiter au maximum les interventions. S’il ne s’agit pas à proprement parler de réduction des coûts, la recherche de l’équilibre passera également par une augmentation de la production de cobalt. Rien n’est toutefois encore chiffré, en dehors de l’objectif de 10 000 dollars quand le prix d’une tonne de nickel se négocie aujourd’hui autour de 10 400 dollars.

Autre bonne nouvelle, l’usine n’a jamais autant produit et est même parvenue à sa capacité de production nominale sur un mois, soit 4 000 tonnes (la capacité de production nominale rapportée au mois est de 4 500 tonnes. En 2016, l’usine devrait produire près de 37 000 tonnes, l’objectif pour 2017 est de 43 000. La capacité nominale est de 60 000 tonnes). Le directeur général estime que la pleine capacité de production pourrait être atteinte d’ici 2019, mais d’ici là, il assure que plusieurs mois consécutifs de production nominale seront atteints.

Comme le résume Daryush Khoshneviss, « toutes les conditions sont réunies pour que Vale reste à moyen et long termes en Nouvelle-Calédonie », d’autant plus que la province Sud vient de donner son autorisation pour une licence d’exploitation jusqu’en 2036 mais rien de sûr pour autant. Le groupe doit notamment trouver un nouvel actionnaire en remplacement du japonais Sumic qui détenait 14 % du capital qui a quitté le navire. VNC est donc en train « maquiller la mariée pour la rendre plus attractive » et si la volonté affichée est de rester, aucune porte n’est fermée.


Des avancées sur le traitement à sec

Toujours dans le cadre de son plan d’économie, VNC développe un traitement à sec des résidus de son exploitation. Cette opération lui permettra d’obtenir des résidus plus stables avec une gestion beaucoup moins coûteuse qu’avec un barrage. L’investissement de cette autre usine est de 450 millions de dollars. Les premiers tests sont concluants et l’usine devrait être très prochainement mise en service, du moins partiellement. Jusqu’en 2019, elle traitera 10 % des résidus, permettant d’évaluer et d’adapter le dispositif de ce projet Lucy.