Vaccins, pass, gestes barrières : questions-réponses de la semaine

Chaque semaine apporte son lot d’interrogations sur le Covid et ses conséquences. Cette semaine, DNC livre des explications sur le supposé effet magnétique des vaccins, donne quelques précisions sur les malades, les traitements à venir et offre une piqûre de rappel sur les gestes barrière.

 

Pourquoi les cuillères collent-elles sur la peau après le vaccin ?

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux tentent de prouver que la vaccination contre le Covid entraînerait des effets de magnétisme sur les bras et aimanterait des cuillères. À Namur, en Belgique, des analyses menées au sein du département de pharmacie et de physique de l’université ont permis de comprendre ce mystérieux effet. Les tests ont été réalisés avec deux types d’appareil : l’un mesurant une variation de champ magnétique et l’autre, quantifiant un champ magnétique. Aucune variation ni aucun champ magnétique n’a été constaté. Les auteurs de l’enquête ont donc proposé une hypothèse : il s’agirait d’un phénomène d’adhérence provoqué par une réaction inflammatoire due à la vaccination modifiant temporairement la structure de la peau par un excès de sébum ou de liquide. Une hypothèse à vérifier. Selon plusieurs dermatologues, nous avons un film gras à la surface de la peau, qui est plus ou moins important. Si la cuillère accroche, c’est juste lié à cela. Ce phénomène s’estompe immédiatement avec un peu de talc.

 

♦ Les personnes ayant des contre indications à la vaccination sont-elles soumises au pass sanitaire?

Non. Elles ne sont pas non plus soumises à l’obligation vaccinale. Le site du gouvernement indique que « pour pouvoir accéder aux lieux, établissement et services soumis au pass sanitaire, elles doivent présenter le certificat médical établi par un médecin autorisé à exercer en Nouvelle-Calédonie et dont la spécialité correspond à la contre-indication avancée ». Il est n’est donc pas utile de multiplier les tests antigéniques et PCR pour obtenir le pass.

 

♦ À l’heure actuelle, quel est le profil des cas Covid en Nouvelle-Calédonie ?

Il y a quelques semaines, Louis Mapou, le président du gouvernement, dévoilait le profil des cas de Covid par ethnie. Aujourd’hui, « le gouvernement ne communique plus ce genre d’information », indique-t-on sans détour. Les données transmises concernent uniquement l’âge des malades comptabilisés depuis le 6 septembre. Les personnes entre 31 et 40 ans sont les plus touchées (19,3 % des malades). 18,4 % des cas déclarés ont entre 21 et 30 ans et 15,9 % entre 41 et 50 ans. La plupart des cas connus ont été déclarés dans les communes du Grand Nouméa.

 

♦ Où en sont les recherches de traitements ?

• Inefficacité prouvée des antiviraux : la recherche scientifique vient de démontrer de manière claire et sans équivoque l’inefficacité de quatre antiviraux contre le Covid dont la très controversée hydroxychloroquine. Cette étude, actuellement en prépublication, sera éditée dans le magazine New England of Medicine. La recherche médicale mondiale va désormais pouvoir tourner la page concernant ces traitements.

• L’espoir des anticorps monoclonaux : les anticorps monoclonaux sont spécifiquement fabriqués pour traiter une maladie, en l’occurrence le Covid. Certains d’entre eux sont capables de neutraliser plusieurs variants du virus et de réduire la mortalité chez les animaux. Actuellement, les chercheurs tentent de comprendre comment traiter les malades en phase précoce de la maladie, c’est-à-dire avant que les symptômes n’apparaissent.

• La piste la plus aboutie, les corticoïdes : actuellement, les corticoïdes constituent le traitement de prédilection de lutte contre les formes graves du Covid. Une analyse très récente publiée dans le Journal of American Medicine Association démontre notamment que la prise de corticostéroïdes diminue significativement le risque de mortalité des patients de 34 % sans effets secondaires significatifs par rapport à un placebo. Cette étude a été menée par l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, auprès de 1 703 patients et dans 12 pays différents.

 


En quoi consistent les gestes barrière à maintenir jusqu’en fin d’année ?

• Le port du masque est primordial

Le virus se transmet par nos postillons, le port du masque chirurgical, FFP ou UNS1, est donc primordial pour se protéger et protéger les autres. « Il doit couvrir le nez et la bouche pour être efficace et doit être changé toutes les quatre heures, maximum », rappelle Pascale Domingue Menat, médecin à l’ASS, l’Agence sanitaire et sociale. Le seul endroit où l’on peut l’enlever est le foyer familial, si personne n’est contaminé. En dehors, il est obligatoire, même lorsque la pièce est aérée, ou que l’on se promène sur la promenade Pierre-Vernier, par exemple. « À l’extérieur, le risque est moindre, mais il n’est pas négligeable », précise le médecin. Après quatre heures d’utilisation, on jette son masque. Si l’on veut le laver à la machine, il est conseillé de regarder sur la boîte pour vérifier que le tissu est lavable.

• Se laver les mains régulièrement

Selon les études scientifiques, le virus reste actif entre quelques minutes et deux heures sur les mains. Il est donc important de régulièrement les laver à l’eau et au savon. « La solution hydroalcoolique, ce n’est que lorsque l’on ne peut pas faire autrement. Certains en mettent trop et se sèchent ensuite les mains avec un chiffon, ce qui retire tout l’intérêt du nettoyage de mains », précise le médecin. À noter également que le port de gants ne dispense pas de se laver les mains et certains gants deviennent poreux après l’utilisation de gel.

• Vigilance quand on ne peut pas porter le masque

Lorsque l’on fait du sport et qu’il est difficile de porter un masque, il est préférable de chercher un endroit isolé pour ne croiser personne. Les fumeurs qui vont à l’extérieur doivent respecter une distance de deux mètres avec leur voisin. « Éviter de se faire face à face et de s’envoyer la fumée », précise Pascale Domingue Menat.

• On tousse ou on éternue dans son coude

• On fait de l’air !

L’aération des pièces est encore plus importante actuellement, mais elle doit se faire naturellement. En dehors du foyer familial où l’on peut vivre normalement, il faut éviter les ventilateurs et les climatiseurs dont les prises d’air sont à l’extérieur pour éviter la diffusion des éventuels virus dans l’air.

 

Virginie Grizon (© V.G.)