Vaccin : 174 personnes ont déclaré au moins un effet secondaire

Pour la première fois lors du point presse du gouvernement, les données de pharmacovigilance ont été rendues publiques. Le vaccin est suspecté dans 22 cas graves.

 

♦ Pharmacovigilance : le vaccin est suspecté dans 22 cas graves

Le dispositif de pharmacovigilance vise à suivre les effets indésirables dus aux médicaments en général et, dans ce cas précis, au vaccin. « Tout le monde peut faire une déclaration auprès de la Dass », précise Séverine Page, pharmacienne de santé publique à la Dass. Un cas correspond à une personne ayant rapporté au moins un effet indésirable (on peut en déclarer plusieurs). Les effets indésirables graves sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, l’hospitalisation, l’invalidité permanente ou de longue durée et l’anomalie congénitale. « Et on attribue un score d’imputabilité au cas. Il s’agit de la relation de cause à effet, c’est-à-dire une probabilité plus ou moins forte que le médicament soit la cause de l’effet déclaré, explique Séverine Page. Il est noté de 1 à 6. »

Pour ce qui concerne le vaccin Pfizer en Nouvelle-Calédonie, 174 personnes ont rapporté au moins un effet. En tout, 287 effets indésirables ont été rapportés, soit 1,6 par déclaration.

Le vaccin est suspecté dans 22 cas graves. Cinq décès, dont les scores d’imputabilité sont 1/6 pour trois d’entre eux, 2/6 pour le quatrième et le cinquième est toujours en cours d’évaluation. « Cela signifie qu’il est plus probable que ces décès soient le résultat d’une autre cause que l’administration du vaccin », annonce Séverine Page. Il y a eu cinq mises en jeu du pronostic vital et 14 hospitalisations. Sur plus de 327 000 doses administrées, il y a eu ces 22 cas graves pour 1 650 hospitalisations et 263 décès confirmés liés au Covid. « La vaccination est un acte du quotidien. Par contre, la gestion de la maladie est traumatisante pour les personnels de santé, et les patients indiquent qu’ils choisiraient la vaccination plutôt que ce qu’ils ont vécu. »

Enfin, au niveau mondial, les données sont très rassurantes, selon Séverine Page. « De rares cas, deux ou trois cas de myocardites pour 100 000 personnes vaccinées, et souvent on en guérit en quelques jours ou semaines. »

D’après Séverine Pag, il y a également eu trois signalisations pour Moderna et une pour le Janssen.

 

♦ Ralentissement de la vaccination

64,31 % de la population vaccinable ont reçu un schéma vaccinal complet. La vaccination connaît un ralentissement surtout sur les premières doses. « À ce stade, il sera difficile d’atteindre l’objectif de 85 % avant la mi-janvier », indique Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement, qui rappelle que la deuxième dose est indispensable : « On a un déficit sur les deuxièmes doses. Plus de 20 % des contaminés ont une couverture vaccinale incomplète. »

 

♦ Confinement strict les trois jours de week-end

Le confinement strict du prochain week-end concerne le lundi 1er novembre, il est prolongé jusqu’au mardi 5 heures. L’objectif, affirme Yannick Slamet, est de limiter les brassages de population et les débordements. C’est donc le retour de l’attestation de déplacement, comme le week-end dernier. Le couvre-feu est maintenu entre 22 heures et 5 heures et le haut-commissaire devrait interdire la vente d’alcool de vendredi 14 heures à mardi 5 heures.

Les élèves internes pourront regagner leur internat lundi en fin de journée.

 

♦ Pour la Toussaint

Les cultes religieux, s’ils sont autorisés, ils doivent respecter des règles : un siège sur trois et gestes barrière. « Il vaut mieux privilégier le recueillement à domicile, souligne Yannick Slamet, et suivre les offices à la radio ou sur internet. »

Concernant l’accès au cimetière, il ne sera pas possible au 1er novembre. En revanche, il est possible en semaine à condition que les maires l’autorisent, cela relevant de leur compétence. « Dans le Grand Nouméa, il y a trop de décès pour laisser les cimetières accessibles. Les rassemblements sont limités à 15 personnes, il ne faut pas créer des clusters familiaux. »

 

♦ Confinement maintenu pour les deux prochaines semaines avec des allègements

Le confinement adapté applicable depuis le lundi 25 octobre est maintenu pendant deux semaines mais avec des allègements notables, assure Yannick Slamet, que le gouvernement annoncera dans les prochains jours. « Le pass sanitaire doit être ouvert à de nouvelles activités. L’objectif est de généraliser son usage afin de conserver le bénéfice des dernières semaines de confinement en gardant la situation sous contrôle et d’encourager à la vaccination afin d’atteindre l’objectif fixé. » Il n’y a plus de notion de distance et de temps, plus d’attestation, les transports terrestres sont accessibles avec un protocole strict (Tanéo sans pass et Raï avec pass), la navigation de plaisance et la baignade sont possibles. En revanche, il est toujours interdit de débarquer sur les îlots. Les nouvelles dispositions seront prises en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.

 

♦ 263 décès

2 décès supplémentaires sont à déplorer, ce qui porte à 263 le nombre de dècès depuis le 9 septembre. 81 nouveaux cas positifs sont avérés, soit 10 768 depuis le 6 septembre. 758 cas sont actifs. Le taux d’incidence est de 185, « il remonte légèrement depuis deux jours ». 28 patients sont en réanimation et 95 en unité Covid.

 

A.-C.P. (© Archives DNC)