Une semaine pour découvrir l’alternance

Pour la cinquième année consécutive, les trois chambres consulaires se sont regroupées afin de mettre à l’honneur l’alternance, plus connue sous le nom d’apprentissage. Un mode de formation qui présente des avantages considérables ainsi qu’un taux d’insertion en entreprise élevé. De nombreuses animations sont proposées au cours de cette Semaine de l’alternance qui marque également le début des inscriptions des candidats pour la prochaine rentrée.

V oie de garage. C’est souvent comme cela qu’était injustement présenté l’apprentissage. Injustement, car il possède de très nombreux avantages par rapport aux voies classiques de formation. Depuis maintenant cinq ans, c’est ce que s’évertuent à répéter les représentants des commissions formation des trois chambres consulaire. Elles organisent conjointement la Semaine de l’alternance, terme officiel pour désigner l’apprentissage depuis la réforme adoptée par le Congrès en 2019.

L’idée était précisément de rendre l’alternance plus attractive, aussi bien pour les jeunes que pour les chefs d’entreprise. Car sans chefs d’entreprise volontaires pour les accueillir, pas d’alternance. Et leur adhésion est bien souvent le fruit d’une longue réflexion, comme en témoigne Claudine Verger, responsable de la commission formation de la Chambre d’agriculture. « Les alternants ne sont pas des stagiaires, insiste-t-elle. L’alternance est une passerelle vers l’emploi, l’insertion professionnelle et demande un véritable investissement. »

Une voie royale pour intégrer le monde du travail

Actuellement, le réseau des chambres consulaires s’appuie sur un vivier de près de 500 entreprises, soit autant de tuteurs qui ont la charge d’accompagner les alternants lors de leur pratique. L’accueil est un élément important pour ces jeunes – et moins jeunes – qui passent de la pratique, en entreprise, à la théorie au sein de l’un des trois CFA (centres de formation des alternants), selon le métier choisi. Un accueil d’autant plus important qu’ils sont en contact avec des salariés au statut différent. Autre avantage, en plus de gagner en autonomie sur le plan personnel grâce à un accompagnement sur mesure, les alternants, en fonction de leur âge, sont rémunérés à hauteur de 50 à 85 % du SMG. Avant la réforme, l’alternance s’adressait aux jeunes entre 16 et 26 ans. La réforme a permis de supprimer la limite d’âge et d’intégrer des candidats plus âgés, notamment ceux en voie de réorientation professionnelle. Signe que cela fonctionne puisque les plus de 26 ans représentaient 17 % des effectifs en 2019.

Et les résultats ont de quoi faire envie aux autres modes d’enseignement. En chiffres, l’alternance affiche un taux de réussite aux examens de l’ordre de 89 %. Le taux d’insertion professionnel avoisine 80 % (il atteint péniblement 50 % pour les stagiaires issus de la formation professionnelle continue). Les alternants étant souvent embauchés dans les sociétés qui les ont formés. Un lien intergénérationnel, particulièrement important pour les artisans et les agriculteurs qui ont parfois du mal à transmettre leurs entreprises. En tout, l’alternance permet de se former à une trentaine de métiers pour un niveau de diplôme du CAP au bac+3 et une quarantaine si l’on intègre les métiers couverts par les autres partenaires que sont l’université et le Giep, groupement pour l’insertion et l’évolution professionnelle.

La formation étant directement adossée au monde du travail, elle pourrait connaître quelques difficultés en raison de la crise économique. Comme l’ont montré les différentes évaluations des chambres consulaires, bon nombre d’entreprises traversent une baisse d’activité. Pour les ressortissants de la Chambre de métiers et de l’artisanat, elle est de l’ordre de 46 %, avec le risque de manquer de tuteurs. Cette année, sur 1 600 candidatures, 800 alternants parviendront à monter un dossier et près de 300 trouveront un tuteur pour signer leurs contrats. Un chiffre « normal » qui pourrait être amené à évoluer en fonction de la conjoncture économique.

Un stand-up de l’alternance

Certains partenaires traversent également des situations difficiles. C’est le cas du CIJNC, le centre d’information jeunesse de Nouvelle- Calédonie, qui est, selon les chambres, un acteur indispensable à la bonne orientation des jeunes. Face aux contraintes budgétaires, les collectivités remettent aujourd’hui en question la pérennité de son financement.

En dépit des difficultés, les chambres veulent rester fortement mobilisées sur la question de l’alternance. Pour la cinquième année consécutive, elles permettront aux Calédoniens de découvrir ce système à travers l’organisation d’un forum sur deux jours, à Nouméa, des rencontres autour du bus du Point A à Poindimié, le 2 juillet, à Koné, le 3 juillet et à Lifou les 6 et 7 juillet. Elles permettront notamment d’informer les scolaires et les demandeurs d’emploi. Une soirée spéciale stand-up « l’alternance fait son show », est organisée à l’auditorium de la CCI, à Nouméa, de 18 h à 20 h (réservation obligatoire auprès de la CCI). Neuf acteurs de l’alternance (alternants, tuteurs, formateurs) se relayeront sur la scène afin de partager leur expérience. La semaine sera ponctuée par la tenue de portes ouvertes des CFA qui permettront de venir à la rencontre de ceux qui font vivre l’alternance, de 8 h à 10 h à la CCI et de 12 h à 16 h au CFA de Nouville pour les métiers de l’artisanat et ceux de la filière agricole.

Pour plus de renseignements sur les différents événements ou les inscriptions, vous pouvez contacter le point A au 24 69 49.

M.D