Des centaines de pratiquants de tous âges se sont retrouvés le week-end dernier au stade Numa-Daly pour la traditionnelle journée du rugby. L’occasion de faire un point sur ce sport en Nouvelle-Calédonie et son évolution avec le président de la ligue, Iréné Filisika, et le vice-président, Thierry Vanbersel.

La Ligue de rugby de Nouvelle-Calédonie, créée en 1964, compte à ce jour 1 150 licenciés répartis dans huit clubs : sept en province Sud et un en province Nord. On pratique aussi bien le rugby à sept que le XV. Sport roi dans l’hémisphère Sud, la finale de la Coupe du monde en atteste, il n’a cependant jamais connu le succès escompté sur le territoire. Une donne qui pourrait bien changer avec la nouvelle équipe mise en place cette année à la tête de la ligue. « Depuis cinq ans, la Calédonie compte de plus en plus de licenciés, mais nous voulons concrétiser cette croissance en intéressant de plus en plus de jeunes à la pratique de notre sport, car il y a ici un réel vivier. Beaucoup de jeunes sont prédisposés pour ce sport qui demande de l’endurance, une certaine consistance physique et un bon mental, explique Thierry Vanbersel, le vice-président. Nous allons tout faire pour réussir cet objectif et cela passe par une nouvelle dynamique. »

Les jeunes en priorité

Pour atteindre cet objectif, la ligue a tout d’abord voulu enlever l’image de sport violent que les Calédoniens se font depuis trop longtemps du rugby. « La pratique a bien changé. Les nouvelles règles vont dans ce sens, elles se basent plus sur l’évitement que sur l’affrontement direct, le choc. Le rugby s’est depuis professionnalisé et est devenu plus tactique », précise Iréné Filisika, président de la ligue depuis mars dernier. Les gens, et surtout les parents, commencent à le comprendre et mettent de plus en plus leurs enfants dans nos clubs. » Mais cela ne suffit pas à augmenter le nombre de pratiquants. Alors, la ligue travaille depuis quelque temps sur de nouvelles pratiques, comme le beach rugby et le rugby à cinq, qui commencent à rencontrer un intérêt certain, tout comme le rugby féminin, qui attire de plus en plus de joueuses.

L’avenir par la formation

Si la ligue travaille sur ces nouvelles disciplines, elle s’applique aussi à offrir le meilleur encadrement possible aux licenciés. Elle forme les coaches, les clubs et leurs dirigeants et propose à ce jour un « très bon niveau d’encadrement technique », précise Thierry Vanbersel. Pour aller encore plus loin et préparer l’avenir, les nouveaux dirigeants ont par ailleurs la volonté de créer un centre de préformation. « Il serait sur le territoire et destiné à préparer les jeunes joueurs de 14-16 ans de manière à ce qu’ils intègrent par la suite les centres de formation de grands clubs de la région ou de métropole », explique Thierry Vandersel. Aujourd’hui, un jeune Calédonien, qui veut devenir professionnel, doit soit partir par ses propres moyens, soit attendre que des recruteurs de clubs métropolitains viennent sur le territoire et le remarquent. Des clubs qui n’envoient que peu souvent leurs sélectionneurs. Jusqu’alors, seul le Racing Métro a voulu tenter le « plan Calédonie » en signant cette année un partenariat avec l’AS Païta et ainsi offrir la possibilité à de jeunes l’accès à son centre de formation.

Fédérer et coordonner

Le rugby calédonien est « d’un bon niveau », selon Iréné Filisika, et « le potentiel est énorme ». En pleine dynamique, les dirigeants ont également décidé de réorganiser le bureau en multipliant les commissions pour que « chacun ait moins de charge et puisse mieux développer sa branche, ses fonctions. Le tout en fédérant, regroupant autour d’un même objectif les troupes. »

Quelques ombres au tableau persistent encore aujourd’hui dans cette nouvelle volonté. Les membres du bureau aimeraient qu’il y ait plus de synergie entre le rugby UNSS et les clubs, « pour ne pas louper de jeunes doués », et qu’il y ait plus d’infrastructures. « Nous manquons de terrains pour jouer, de tribunes pour regarder nos joueurs. Mais on avance pas à pas, on est motivé plus que jamais », conclut le président.

C.S. 

Contact Ligue de rugby : 27 61 00