Les parents de Yolaine Yengo, rencontrés chez eux à Tindu, expriment leur émotion avant la participation de leur fille aux Jeux olympiques de Paris.
Jean et Marie-Jeanne se remémorent sa volonté à 12 ans de commencer le rugby avec une amie d’école. « Au début, on était contre parce que c’est un sport brutal, un sport de garçons. » Ils craignent pour sa sécurité, mais respectent finalement son choix. « Sa conviction et son envie de faire ce sport nous ont fait croire en elle », glisse son père Jean. Un choix qui va changer sa vie.
Ses parents reviennent sur l’évolution de leur fille et la joie qu’ils éprouvent. Un parcours en France, tout de suite couronné de succès. « Elle a remporté par deux fois la Coupe du monde universitaire et une fois la Coupe d’Europe. » Ces victoires sont le fruit de son talent et de son travail acharné, mais aussi du soutien de sa famille qui l’a tout le temps suivie dans sa carrière. « Ça fait neuf ans qu’elle est en Métropole et nous l’avons tous les jours en visio », indique Marie-Jeanne.
Ils se sont aussi déplacés en Europe pour assister à des matchs. « Quand on est allé la voir à Amsterdam, on ne la reconnaissait pas sur le terrain, tellement elle a progressé ! » « C’est une fierté pour toute la famille, pour l’île de Maré et pour toute la Nouvelle Calédonie, parce qu’elle a atteint l’objectif qu’elle s’était fixé et pour lequel elle a fait tant de sacrifices », ajoute Jean. Quitter son île natale pour s’installer à 22 000 kilomètres n’est pas facile tous les jours.
Seul regret pour ses parents : ils ne pourront pas se rendre en France pour les JO. « On avait prévu d’aller la voir, mais à cause des événements, nous avons décidé d’annuler le voyage. Nous allons la soutenir à distance. » Alors que Yolaine Yengo envisage la fin de sa carrière, ses parents restent fidèles à leur philosophie. « Pour après, on la laisse faire ses choix, même si on aimerait qu’elle rentre en Nouvelle-Calédonie. »
Charles Salaün