Une femme à la tête du Medef-NC

L’élection du nouveau gouvernement, suite à la démission des membres indépendantistes du 16 exécutif, a vu l’émergence de Samuel Hnepeune, président du Medef-NC élu en juin 2020. Le patron d’Aircal, frère de Neko Hnepeune, l’ancien homme fort de l’Union calédonienne de la province des Îles, a décidé de se lancer en politique après avoir été sollicité par le parti indépendantiste. L’homme, originaire du district de Lössi, a présenté sa démission du Medef-NC, le 12 février.

Le comité directeur du mouvement patronal s’est réuni le même jour, afin de programmer l’élection de la présidence du mouvement et nommer Mimsy Daly, la première vice- présidente, à la présidence par intérim. La cheffe d’entreprise a été élue officiellement présidente du Medef-NC, le 18 février. Une première pour le syndicat patronal créé en 1936 qui, jusque-là, avait uniquement été représenté par des hommes.

La nouvelle patronne des patrons a insisté sur la situation économique extrêmement dégradée et le besoin de s’unir. Par ailleurs, Mimsy Daly a confirmé que la feuille de route définie sous l’ancienne mandature était conservée. Le travail engagé au travers de Nouvelle-Calédonie Économie (NC Éco), en partenariat avec les chambres consulaires, sera finalisé par le biais d’un rapport sur sept thématiques autour de la question des fondamentaux de l’économie calédonienne. L’objectif est de pouvoir éclairer l’État et les Calédoniens dans le cadre de la sortie de l’Accord de Nouméa. Un travail qui comporte un second volet visant à fournir des pistes pour relancer l’économie, à s’adapter à la crise sanitaire, tout en assurant la diversification de l’économie calédonienne.

La présidente a profité de la présentation de la nouvelle équipe pour rappeler que les entreprises, déjà au bord de l’asphyxie, pourront difficilement être mises à contribution dans le cadre de la relance. À l’instar de la conclusion du débat d’orientation budgétaire du gouvernement, le Medef-NC imagine mal un redémarrage sans le soutien l’État, en raison du manque d’investissements locaux. De la même façon, le mouvement place certains espoirs dans les subventions européennes auxquelles le territoire peut prétendre. Actuellement, il n’en bénéficie pas, faute de remplir les dossiers nécessaires. La Calédonie pourrait toutefois être dotée prochainement d’un représentant à Bruxelles pour accompagner les entrepreneurs dans les aides de l’Union européenne. Le territoire pourra également compter sur le plan de relance de la Métropole.

Pour l’ensemble de l’équipe de direction, la Calédonie est cependant entrée dans la crise. L’impossibilité de rembourser les dettes et d’avancer le chômage partiel aux salariés pour la Cafat risque de conduire un nombre non négligeable d’entreprises à la faillite ou, a minima, à des licenciements supplémentaires. Très concrètement, les Calédoniens pourraient bientôt toucher du doigt la réalité de la crise et « nous allons tous en payer le prix », comme l’a souligné Valérie Zaoui, la première vice- présidente du Medef-NC.


Autour de Mimsy Daly élue à la tête du mouvement patronal, Valérie Zaoui devient première vice-présidente, Thibaut Martelin deuxième, Dominique Katrawa, troisième et Romain Babey, quatrième. Édouard Castaing est trésorier du Medef-NC. Du côté des commissions, on retrouve Danièle Brault aux relations sociales, Nicolas Beaufort à l’emploi et la formation, Guillaume Benoît à l’économie et la fiscalité et enfin, Alexandre Lafleur à la protection sociale.

M.D.

©M.D./DNC