Une convention entre les chambres d’agriculture régionales

Les chambres d’agriculture de la région vont passer une convention afin de développer les partenariats autour de questions techniques. L’ambition est de transformer des relations informelles en un réseau structuré. Elle devrait être signée dans les jours à venir. 

L’intégration régionale de la Nouvelle-Calédonie est sous les feux de l’actualité depuis maintenant quelques mois. Les acteurs de l’agriculture n’ont pas attendu les élus pour se pencher sur cette question essentielle. Depuis 2012, les chambres d’agriculture de la région ont commencé à se rapprocher. Cette année-là, une première réunion avait permis la création d’un comité de pilotage pour donner vie à ce réseau. Cette idée de se rapprocher part du principe que les territoires du Pacifique sont tous différents, mais se ressemblent et ont des problématiques communes à déboucher, en Nouvelle-Calédonie, sur l’ouverture d’un service de la coopération régionale au sein de la chambre consulaire.

En 2010, un accord entre le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie portant sur l’agriculture avait d’ailleurs déjà été proposé aux politiques. Une proposition un peu prématurée qui a toutefois fini par aboutir en février avec l’adoption du premier accord commercial entre la Nouvelle-Calédonie et un pays étranger.

Un réseau de cinq chambres consulaires

En une dizaine d’années, les choses ont avancé et des actions sont régulièrement organisées sans que le réseau soit véritablement structuré. C’est précisément cette structuration que les chambres attendent aujourd’hui de la convention qui est sur le point d’être signée entre les structures fidjienne, polynésienne, wallisienne et futunienne, vanuataise et calédonienne.

« Le travail a commencé avec le Vanuatu mais rapidement, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française nous ont rejoints, explique François Japiot, chargé de la coopération technique régionale à la Chambre d’agriculture. Le réseau s’est encore densifié récemment avec Fidji. Nous avons profité de la venue du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, Claude Cochonneau, à l’occasion de la Foire de Bourail, pour réunir tout le monde. »

Les rencontres ont permis de définir les problématiques régionales susceptibles d’être traitées en commun. Six grandes thématiques ont été retenues : la protection du patrimoine génétique, la recherche, l’expérimentation et le transfert aux agriculteurs, la formation professionnelle, le foncier, l’accès au marché et la commercialisation ainsi que les questions de biosécurité.

Privilégier la formation entre professionnels

Il n’est pas question de régler les questions au sein du réseau, tempère François Japiot. L’idée est plutôt de voir comment fonctionne chaque territoire de façon à pouvoir s’en inspirer et proposer aux pouvoirs publics des solutions propres à chaque pays. Il n’est pas non plus question de créer une usine à gaz, mais un réseau plutôt souple. Derrière la constitution de ce réseau, il y a également des enjeux d’accès à de nouvelles sources de financement. C’est d’ores et déjà le cas puisqu’un projet régional de formation doit être financé par le Fida, un programme de l’Union européenne autour de la sécurité alimentaire.

La définition concrète des actions s’inscrivant dans les six thématiques n’est pas encore achevée, mais les grandes orientations font plutôt consensus, comme la formation. Si la Nouvelle-Calédonie fait déjà partie du réseau Pifon, l’idée est de faire en sorte que les réseaux s’interpénètrent. Pifon est le réseau des fermiers des îles du Pacifique. Il vise à assurer la formation entre agriculteurs de la région. Très concrètement, des agriculteurs spécialisés se rendent dans d’autres pays afin de former leurs confrères. C’est vers cette forme de transmission que les territoires du réseau souhaitent s’orienter.

Une autre problématique importante sera de faire en sorte que les agriculteurs puissent avoir accès aux informations. Il existe un grand nombre de fiches techniques dans l’ensemble des pays, toute l’idée est de créer une base de données accessible à tous. C’est notamment l’un des objectifs du programme INTEGRE, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Communauté du Pacifique.

M.D.

©Chambre de l’agriculture NC