La célébration de la Journée internationale des droits des femmes est organisée par le gouvernement et ses partenaires mardi 8 mars à Ouvéa. L’occasion d’aborder différentes thématiques relatives à la situation des femmes en Calédonie et de lancer une charte pour l’égalité hommes-femmes. Entretien avec Rolande Trolue, collaboratrice du gouvernement en charge de la condition féminine.
DNC : À quoi est destinée cette charte pour l’égalité hommes-femmes ? Quelle forme va-t-elle prendre et comment va-t-elle être élaborée ?
Rolande Trolue : Cette charte a pour objectif de promouvoir une société égalitaire, de combattre la persistance et la reproduction des inégalités, des stéréotypes sexistes et des discriminations faites aux femmes. On a des chiffres, des statistiques qui montrent que les inégalités sont bien présentes dans notre société, que des stéréotypes sexistes sont également très ancrés notamment au niveau de l’éducation ou du travail. Il nous faut donc regarder tout cela et mettre en place des mesures, des réglementations.Nous souhaitons qu’elles prennent la forme d’une charte d’engagement, et que toutes les personnes qui relèvent des institutions, de la société civile, des associations ou bien les partenaires du développement s’engagent en la ratifiant pour lutter de manière concrète. Ce projet de charte va être élaboré tout au long de l’année 2016, lors de quatre consultations. Nous l’évoquerons avec les populations lors de la Journée internationale des droits des femmes mardi, puis avec les institutionnels, les personnes du milieu associatif et enfin de la société civile.
DNC : À l’instar de ce qu’a fait la province Sud, vous avez souhaité mieux impliquer les hommes à toutes ces démarches… Pourquoi ?
Rolande Trolue : C’est effectivement le thème de la journée internationale des droits des femmes qui est « hommes et femmes, assumons ensemble les défis d’aujourd’hui pour construire demain ». Je pense que maintenant hommes et femmes doivent prendre conscience que c’est l’action concertée et globale qui fera que l’on fera face à ces défis-là.
DNC : La notion de genre, qui renvoie aux différences sociales entre hommes et femmes, est également omniprésente dans vos ateliers. En quoi est-ce un outil d’action, d’amélioration de notre société ?
Rolande Trolue : On commence seulement à traiter la question du genre en Nouvelle- Calédonie. Il faut beaucoup de sensibilisation et ce dès le plus jeune âge. Il y a désormais une référente pour l’égalité filles-garçons à l’école. Nous avons aussi demandé que la question du genre soit prise en compte dans le projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie et une commission a effectivement été mise en place. Même chose au sein du projet de Santé do Kamo, la prise en compte du genre au niveau sanitaire a été demandée. C’est une question qui est aussi abordée dans les autres institutions.Le concept du genre nous permet de prendre en compte les rapports sociaux, de manière transversale, sur des sujets tels que la santé, l’éducation, la parentalité etc. pour réduire les inégalités qui les caractérisent. Nous sommes de plus en plus sensibilisés et les hommes sont aussi de plus en plus intégrés à ces questions. Il y a comme dans toute société des résistances, mais on avance pour l’épanouissement des femmes, leurs familles et la société tout entière.
Propos recueillis par C.M.