Un deuxième référendum « le plus tôt possible »

Faisant suite à l’intervention de Pierre Frogier devant le Sénat, jeudi, lors des questions au gouvernement, L’Avenir en confiance a demandé officiellement, mardi au Congrès, l’organisation du deuxième référendum.

Estimant que les résultats des provinciales avaient « confirmé ceux du référendum de novembre dernier au cours duquel le non l’a emporté avec de 57 % des suffrages » et que les Calédoniens voulaient rester français, « malgré ces résultats, la Nouvelle-Calédonie se retrouve aujourd’hui dans une situation absurde », a-t-il déclaré.

Pierre Frogier a rappelé que les indépendantistes ont pourtant remporté la présidence du Congrès grâce à l’appoint des voix de l’Éveil océanien « par un jeu d’alliance » et que le prochain gouvernement pourrait subir le même scénario. Une situation qui, pour la « majorité des Calédoniens est incompréhensible, voire intolérable », a déclaré le sénateur. « Cette majorité a le sentiment que les résultats du référendum et des élections du 12 mai lui ont été confisqués ». Pour « clarifier cette situation et avant qu’elle ne dégénère », les élus de L’Avenir en confiance au Congrès « demanderont l’organisation le plus tôt possible du deuxième référendum prévu par l’Accord de Nouméa », a-t-il poursuivi.

En ce sens, le sénateur a interpellé le Premier ministre : « Êtes-vous prêt à nous accompagner en organisant le plus tôt possible ce deuxième référendum ? » Réponse de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en l’absence d’Édouard Philippe : l’Accord de Nouméa « prévoit effectivement qu’un tiers des membres du Congrès peut solliciter l’organisation d’un deuxième référendum (…) Il faut que cette démarche soit faite et bien entendu, comme le veut l’Accord, nous organiserons ce référendum ».

L’Avenir en confiance officialise la demande

Faisant suite aux propos de Pierre Frogier et comme l’avait annoncé Sonia Backes dès la composition de L’Avenir en confiance en février dernier, les 18 élus siégeant au Congrès ont consigné un courrier adressé au haut-commissariat, vendredi, dans lequel ils demandent à l’État d’organiser « dans les plus brefs délais » le deuxième référendum d’autodétermination. Le but, comme l’explique la coalition non indépendantiste menée par Sonia Backes, est de « sortir au plus vite de la période d’incertitude qui touche la Nouvelle- Calédonie. »

Pour les élus de la liste non indépendantiste, « ce geste fort, moins d’un mois après leur élection, montre la détermination des élus de L’Avenir en confiance à respecter le programme sur lequel ils se sont engagés ».

Il y a quelques jours, des élus FLNKS et Uni avaient cosigné également un courrier en faveur de l’organisation de ce deuxième référendum, à la différence qu’ils veulent, eux, que les choses se fassent dans la procédure d’instruction fixée par l’Accord de Nouméa, selon le timing normal, sans accélérer le mouvement.

Et maintenant ?

Comme le précise la loi organique, le deuxième référendum ne peut être demandé à l’État si un minimum d’un tiers des élus du Congrès le désire, soit 18 élus. Ce qui a été fait officiellement par courrier ces jours- ci par L’avenir en confiance. L’État dispose désormais d’un délai de 18 mois pour organiser ce scrutin.

C.S.