Un délai pour l’usine du Sud

Comme l’a confirmé Mark Travers, le directeur exécutif de la branche des métaux de base de Vale Toronto, un délai supplémentaire a été accordé aux « forces politiques pour trouver un consensus sur le dossier de reprise de l’usine ». Dans le journal Les Échos, le responsable de Vale précise que la cessation devra être bouclée au mois de mars, rappelant, au passage, qu’en cas d’échec, l’usine serait mise sous cloche afin de protéger les actifs.

En attendant, la procédure administrative suit son cours puisque le conseil consultatif des mines et le comité des
mines ont pu se tenir. Les deux instances ont donné leur feu vert pour le projet de reprise de Prony Resources, ouvrant la possibilité de réunir une assemblée de province pour entériner la cession. Reste que l’actionnariat n’est pas encore totalement bouclé et que les oppositions à la participation de Trafigura et d’Antonin Beurrier, l’actuel PDG de Vale NC, demeurent fortes. Les questions environnementales sont loin de faire l’unanimité.

Contrairement aux déclarations de la province Sud, la réunion d’un comité d’information, de concertation et de surveillance (CICS), le 4 février, n’a pas véritablement débouché sur un large consensus puisqu’aussi bien les représentants de l’Instance coutumière autochtone de négociation que ceux d’Ensemble pour la planète ont regretté le manque de transparence. EPLP a notamment souligné que les délais prescrits pour le confortement du barrage serait difficile, voire impossible à tenir. Si la situation semble s’être apaisée, rien n’est véritablement réglé sur le fond.


Daniel Goa lance un appel aux Loyalistes

Dans un communiqué adressé ce mardi, le président de l’Union calédonienne appelle les Loyalistes pour qu’ils cessent de suivre les ordres de Bercy concernant le dossier de l’usine du Sud. Pour Daniel Goa, « les pressions que le ministère de l’Économie et des Finances exerce sur les élus loyalistes pour imposer le dossier Beurrier sont fortes, très fortes, et cela, malgré les réserves de la présidente de la province Sud, malgré la pression de l’Ican et des indépendantistes sur le terrain, malgré l’existence d’une alternative que l’État ne peut plus nier puisque le dossier du projet lui a été officiellement transmis ». Et c’est en ce sens que « faute d’oreilles ouvertes du côté de l’État », le président de l’UC en appelle aux « partenaires loyalistes de l’Accord de Nouméa » pour imposer ensemble « un délai suffisant pour construire une autre solution que celle purement financière qu’ils défendent mordicus, mais à contrecœur pour certains ».

Daniel Goa veut construire une « solution commune » avec les Loyalistes qui permettrait, notamment, le retour des titres miniers à la province Sud et leur concession « sous conditions à une entreprise réellement soucieuse des intérêts du pays et à la construction d’un actionnariat avec une véritable majorité pays » et pas la « constitution d’une majorité de circonstance, bricolée à la va- vite. » Le président de l’UC insiste sur le fait que les accords de Matignon et de Nouméa n’ont pas été signés pour que « nous revenions en fin de course à nos affrontements d’hier, mais pour que nous puissions construire une véritable communauté de destin ».


L’UC de l’aire Xârâcùù appelle à la reprise du travail

Les représentants du comité régional de l’aire Xârâcùù de l’Union calédonienne ont diffusé, le 7 février, un communiqué appelant à lever toutes les contraintes sur les sites miniers et à favoriser la reprise du travail. L’aire comprend d’importantes communes minières comme Canala, Thio et Kouaoua. L’arrêt du travail a donc des conséquences pour les populations. Le comité estime qu’il « est temps pour l’Union calédonienne de faire évoluer le modèle économique de notre pays pour de meilleures retombées sur l’ensemble de ses populations », indiquant, par ailleurs, sa volonté que des discussions s’ouvrent entre les trois provinces pour trouver un consensus sur l’usine du Sud.