Un contexte particulièrement difficile pour les artisans

La Chambre de métiers et de l’artisanat vient de présenter le bilan 2020 avec les chiffres clés 2021. Un bilan en demi-teinte qui met en exergue les difficultés des artisans, notamment du bâtiment et des services. Cependant, en dépit du contexte de crise économique et sanitaire, l’artisanat montre une certaine « résilience ».

Beaucoup moins d’entreprises créées

Pour la première fois depuis près de 15 ans, seulement 1 794 entreprises se sont immatriculées au répertoire des métiers en 2020. Depuis 2016, la CMA a enregistré, en moyenne, 1 852 nouvelles entreprises par an. Ce léger déclin s’explique par le contexte économique morose depuis 2018, conjugué au contexte politique incertain et, bien sûr, à la crise sanitaire. Plus de la moitié des entreprises artisanales ont déclaré avoir un niveau d’activité diminué en 2020. Les investissements ont été freinés et le niveau de sous-traitance n’a jamais été aussi bas. Paradoxalement, la CMA constate que le nombre de radiations en 2020 est nettement inférieur à la moyenne des années précédentes. En tenant compte de l’ensemble de ces données, une centaine de structures ont été créées, ce qui représente 11 396 entreprises artisanales recensées au 1er janvier 2021.

Le bâtiment et les services très impactés

« Avec une baisse de 350 emplois salariés (soit -11,5%), le secteur du bâtiment justifie 50 % des pertes de l’artisanat. Il reste néanmoins le secteur le plus pourvoyeur d’emplois dans l’artisanat (43 %) », note la CMA dans son rapport d’activité. La création d’entreprise dans ce secteur a aussi baissé de 12,4 % et globalement, le nombre d’établissements dans ce secteur diminue de 2,2 % . « Outre le ralentissement économique et la crise sanitaire, la nouvelle réglementation relative au RCNC (référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie mis en place en juillet 2020) a incontestablement eu des conséquences », note la Chambre de métiers et de l’artisanat.

L’alimentation en hausse

« L’alimentation est le secteur de l’artisanat qui s’en sort le mieux ». Le nombre d’établissements dans ce secteur a augmenté de 8,8 %, ce qui représente aujourd’hui 864 entreprises. Le nombre d’employeurs est aussi en hausse de 3,5% et les emplois salariés se sont maintenus. Actuellement, le secteur artisanal de l’alimentation emploie 1 060 personnes (contre 1 241 dans les services, 1 213 dans la production et 2 699 dans le bâtiment).

Chiffre d’affaires moyen stable

Le revenu mensuel moyen des artisans se maintient par rapport à 2018 et 2019. « Plus de 60 % des professionnels ont réussi à stabiliser, voire améliorer leur situation de trésorerie à l’issue de cette période particulièrement difficile », indique la CMA, qui explique cette tendance de trois façons : « L’attribution des aides Covid-19, (…) les montants de ventes réalisées dans le courant de l’année qui ont permis de limiter la casse sur les chiffres d’affaires (…) et l’anticipation et la prudence des artisans. »


Le BTP à la loupe

L’Institut de la statistique et des études économiques mène actuellement une grande enquête pour mettre à jour les comptes économiques de la Nouvelle-Calédonie. Le secteur de la construction est le premier à être interrogé sous ce format et les données collectées permettront le calcul du produit intérieur brut et de la croissance et contribueront à la production d’un compte détaillé du secteur de la construction. L’enjeu est d’obtenir des données factuelles pour trouver des outils d’analyse et de suivi pertinents et objectifs pour le BTP.

Le questionnaire est en ligne : http://bit.ly/enqueteBTP

V.G.

© AF-BTP