Tontouta voit l’avenir en vert

La CCI, qui gère l’aéroport de la Tontouta depuis cinquante ans, entend montrer un autre visage. Avec plusieurs projets d’envergure, le gestionnaire a pour objectif un label international, gage du respect de l’environnement et preuve de son expertise en la matière.

Pédaler pour recharger. C’est une petite innovation que propose la CCI aux voyageurs empruntant l’aéroport de la Tontouta pour recharger leurs téléphones portables. Le gestionnaire de la plate-forme a désormais une autre ambition en matière environnementale, malgré des débuts un peu difficiles. Lors du chantier de transformation, la gestion de certains déchets par des prestataires indélicats consistait tout simplement à les jeter à la rivière. Le projet de la CCI est aujourd’hui de donner une image d’excellence à Tontouta qui est la première et la dernière chose que l’on voit de la Nouvelle-Calédonie.
Pour Cédric Catteau, le président de la commission aéroport de la CCI, il s’agit d’un sujet important qui se décline en plusieurs projets.

Le premier PDIE du territoire

Le premier d’entre eux, lancé il y a près d’un an, est celui de l’éco-mobilité. Une étude a été engagée en juillet 2017 afin de mieux connaître les habitudes de déplacement du personnel des 12 structures travaillant sur la plate-forme. Au total, ce sont près de 1 000 personnes qui s’y rendent chaque jour en voiture individuelle pour la plupart. Un quart vit à Tontouta et le reste dans le Grand Nouméa. La question des transports est donc cruciale à plusieurs titres. Du point de vue de la sécurité, de l’écologie ainsi que de l’économie. Le futur plan de déplacement interentreprises, qui sera le premier du genre à cette échelle, est en cours de définition. Des ateliers réunissent les acteurs et les salariés afin de définir les actions à mettre en œuvre. Le plan sera finalisé d’ici fin juillet pour un début de mise en œuvre en août.

Le second grand projet de la CCI consiste à obtenir le label Airport Carbon Accreditation. Un label reconnu au niveau international pour lequel la Chambre consulaire a obtenu la certification de premier niveau, consistant à faire le bilan carbone de la structure, au mois de février. Anthony Delunel, le directeur d’exploitation de l’aéroport, ambitionne désormais d’obtenir le deuxième niveau avec la mise en œuvre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Déjà, l’aéroport est fier d’afficher une baisse de 3 % de sa consommation électrique, notamment grâce à un travail sur l’éclairage. À terme et grâce à une démarche « plate-forme », l’idée est de tendre vers le dernier niveau qui est d’afficher une neutralité carbone ou, à défaut de réduire, de compenser. Derrière cette certification dont bénéficie des grands aéroports tels que ceux de Sydney, Tokyo ou Osaka, la volonté de la CCI est de donner un nouvel atout à sa société CCI2I, spécialisée dans l’ingénierie et la gestion d’infrastructures, pour mieux exporter ses services à des aéroports comme celui de Bauerfield à Port-Vila, par exemple.

Un projet de centrale photovoltaïque

Autre dossier important, la gestion des déchets. La plate-forme s’est engagée dans une démarche d’optimisation. Chaque année, il faut traiter plus de 500 tonnes de déchets produits sur place, comme des déchets verts, ou importés par les avions. Un plan d’action va être mis en place progressivement. Dans un premier temps, il est question de proposer un point vert ainsi que d’une mini-déchetterie. Le tri sélectif sera ensuite proposé aux entreprises et, enfin, aux passagers et usagers de l’aéroport.

Le dernier chantier engagé par les gestionnaires de la Tontouta est lié aux économies d’énergie et aux émissions de gaz à effet de serre. La CCI ambitionne de produire elle-même son électricité ou du moins une partie. Le projet a été soumis au gouvernement lors du dernier appel à projets. Recalé, il devrait être présenté à nouveau à l’occasion de la future programmation pluriannuelle des investissements en matière d’énergies renouvelables, probablement adoptée par le gouvernement avant la fin de l’année. Le projet consiste à couvrir le parking de panneaux solaires. Un projet innovant qui permettrait au passage de protéger les véhicules des usagers.

M.D.