Tarifs bancaires : des attentes pour 2016

Alors que les tarifs bancaires vont faire l’objet d’une nette hausse en 2016 en métropole, les Calédoniens – moins bien lotis que leurs compatriotes – attendent toujours des efforts plus soutenus de la part des banques.

Les tarifs bancaires font l’actualité en métropole. Après deux ans de baisse, ils sont orientés à la hausse en 2016 et progressent de 1,4 % pour revenir à leur niveau de 2013, selon une étude du site comparatif panorabanques.com. En particulier, depuis le 1er janvier, 82 % des banques facturent désormais les fameux « frais de tenue de compte », un service habituel pour nous, qui équivaut, on le sait, à la simple détention d’un compte en banque.

On apprend que les Français dépenseront en moyenne 190,50 euros de frais bancaires par an, soit 22 732,70 francs CFP. Un montant qui ferait pâlir d’envie les Calédoniens qui paient parfois facilement le double. En novembre 2015, les derniers chiffres de l’Observatoire des tarifs bancaires en Nouvelle-Calédonie ont été publiés et malgré des efforts consentis par les banques, ces derniers peuvent paraître encore limités.

Un léger mieux

Après la signature des accords de modération de décembre 2014, il y a eu un certain nombre d’avancées et des engagements ont été tenus. Ils concernent une poignée de services courants et l’obtention d’une baisse globale des frais d’au moins 50 % de l’écart de prix avec la métropole sur trois ans.

L’UFC-Que choisir Nouvelle-Calédonie a relevé notamment deux avancées récentes. Depuis le 1er décembre 2015, le montant des commissions d’intervention ne peut dépasser, par compte bancaire, 1 000 CFP par opération et il est plafonné à 10 000 CFP par mois. Ces tarifs doivent être réduits à 500 CFP et 2 500 CFP pour les personnes en difficulté, une notion déterminée par les banques. À noter également, à partir du 1er janvier 2016, l’encadrement par la loi comme en métropole de la définition d’un compte « inactif ». Reste à préciser les frais relatifs à leur tenue mais ils devraient, en toute logique, être inférieurs aux comptes actifs. Elle mentionne par ailleurs l’éventualité de l’avertissement par les banques aux consommateurs de certains prélèvements, ce qui faciliterait la gestion de la trésorerie.

Demandes

Globalement en revanche, sur les six derniers mois de 2015, seuls 6 % des tarifs ont baissé, 12 % ont augmenté et 76 % sont restés stables. À titre d’exemple, les frais de tenue de compte restent en moyenne quasiment deux fois supérieurs à la moyenne métropolitaine (3 027 francs CFP contre 1 665 francs en métropole), la mise en place d’une autorisation de prélèvement onze fois plus chère (1 155 CFP contre 101 CFP) tout comme l’abonnement permettant de gérer ses comptes par Internet (420 CFP contre 37 CFP en métropole).

L’UFC-Que choisir continue de réclamer, « des frais bancaires qui correspondent à la réalité du service rendu ».  Pour l’association de défense des consommateurs, les efforts doivent se poursuivre, concerner davantage de frais bancaires et être significatifs pour les consommateurs. Elle plaide par ailleurs pour « un accès direct et en évidence aux tarifs sur tous les sites Internet des banques et de l’OPT », la possibilité d’effectuer, sans frais, des retraits d’espèces au guichet de son agence de rattachement, indépendamment de la possession d’un carnet de chèques ou d’une carte et globalement « un comportement responsable face aux populations fragiles sans propositions abusives de services inutiles ». À défaut de quoi, l’UFC demandera au haut-commissaire de fixer les tarifs. Elle indique, enfin, qu’il est aussi important que les consommateurs s’investissent davantage pour faire connaître leurs problèmes à leur banque, par courrier.

C.Maingourd.