Sylvain Duclos, énergie ascendante

Haltérophile depuis moins de trois ans, Sylvain Duclos est l’un des espoirs du club du Mont-Dore et de la sélection calédonienne. Marcus Meozzi est parvenu à « canaliser » son énergie débordante, qui bénéficie désormais  à l’ensemble du groupe d’entraînement.

Un solide 115 kilos à l’arraché pour commencer, puis trois échecs à l’épaulé-jeté à 156 kilos. La compétition ne s’est pas vraiment déroulée comme il l’espérait.

Le « mauvais stress » l’a emporté sur l’excitation, mais il en faudrait davantage pour éteindre Sylvain Duclos. Quelques minutes plus tard, le sourire est déjà de retour, les blagues entre partenaires d’entraînement fusent à nouveau.

Originaire de Plum, Sylvain Duclos (1,68 m pour 81 kilos) réalise actuellement un service civique à l’Institut d’haltérophilie du Mont-Dore. Futur réserviste, il envisage d’intégrer la police municipale

Il dispose encore de deux chances pour réaliser le total de 275 kilos, synonyme de qualification pour les championnats de France, une performance déjà entrevue à l’entraînement. « Ce sont des barres qui sont largement à sa portée, c’est ça qui est frustrant… râle Marcus Meozzi, entraîneur de l’Institut d’haltérophilie du Mont-Dore et de la sélection calédonienne. Pour l’instant, on n’arrive pas à concrétiser son potentiel. Il faut changer des petites choses dans la façon mentale d’aborder les compétitions. Mais quand je vois sa vitesse de progression, je relativise. »

LA BEAUTÉ DU GESTE

Médaillé de bronze aux Mini-Jeux du Paci- fique en juin pour sa première sélection, champion de Calédonie au mois de novembre, Sylvain Duclos n’est haltérophile que depuis deux ans et demi. Il a pratiqué le judo pendant 17 ans, notamment au sein du pôle espoirs, aux côtés de David Maï, Vincent Burani ou encore William Fayard, qui se sont envolés pour la Métropole. « Quand la bande est partie, j’ai un peu tourné la page… » C’est « la beauté du mouvement » qui l’a attiré vers l’haltérophilie. Sylvain s’inspire des Chinois Li Dayin et Lu Xiaojun, références dans sa catégorie des moins de 81 kilos.

Un court passage par la salle de CrossFit VDC, « usine à détection de talents pour l’haltérophilie », a suffi à attirer l’attention de Robert Grimaldi, venu en repérage sur les conseils de la coach Audrey Thomas. « Il avait d’excellentes dispositions, ça sautait aux yeux », raconte l’entraîneur de l’Olym- pique, qui a commencé sa formation avant de passer le relais. « J’ai 73 ans, je suis un peu plus psychorigide que Marcus. Je n’ai pas l’habitude que ça déconne autant à l’entraî- nement, qu’on arrive parfois en retard… Avec lui, ça s’articule plus facilement. »

UN « PILIER »

Sylvain Duclos est « un peu foufou », confirme Marcus Meozzi. « Il faut arriver à le canaliser, mais il apporte une très bonne dynamique au groupe. » Il est rapidement devenu « le plus assidu » à l’entraînement, à raison de six fois par semaine, et envisage de passer à un rythme biquotidien. Pendant les séances difficiles, « quand certains commencent à râler, c’est souvent lui qui parvient à détendre l’atmosphère et à relancer tout le monde. Pour le club, c’est un pilier. C’est sûrement pour cela qu’on attend autant de lui. »

Son protégé a le potentiel pour être cham- pion de France d’ici quelques années, il en est convaincu, même si la concurrence est féroce. « La catégorie des moins de 81 kilos est très dense, il y a beaucoup de monde, en France comme dans le Pacifique, constate Robert Grimaldi. Mais il est jeune, il n’a que 25 ans. Il va certainement se qualifier pour les France cette année, et faire de belles choses par la suite. »

Sylvain Duclos a de bonnes chances de faire partie de la sélection pour les Jeux du Pacifique au mois de novembre. « Faire des « perfs », voyager, faire des rencontres », il ne demande que ça.

Gilles Caprais

Photos : Sylvain s’est contenté de 115 kilos à l’arraché, samedi 28 janvier. Il en espérait 119. / © G.C.