Surveillance des acanthasters : une bonne participation des Calédoniens

Mise en place en février 2016 par l’IRD, la plate-forme de suivi participatif des acanthasters, mangeuses de corail, fonctionne, se réjouit l’institut.

Depuis le lancement du projet, plus de 60 rapports d’observation ont été déposés en ligne par des particuliers via le site www.oreanet.ird.nc, dressant les premières mailles d’une cartographie du risque à l’échelle du territoire.L’essentiel des observations (80 %) concerne la zone sud de la Grande Terre, en particulier les îlots du lagon sud-ouest, bien surveillée par les nombreux plongeurs, pêcheurs ou plaisanciers opérant aux alentours de Nouméa.

Suite à ces rapports, une mission de « vérification terrain » a été entreprise au mois de juin par les scientifiques de l’IRD. Elle s’est déroulée sur trois jours dans six sites de la province Sud où une recrudescence d’acanthasters avait été signalée. Les comptages effectués par les scientifiques ont confirmé la présence de densités d’acanthasters préoccupantes dans cinq de ces sites, confirmant l’importance et la valeur de cette approche participative.

La situation est en revanche beaucoup plus incertaine dans le Nord ou sur la côte Est, pour lesquels quasiment aucune information n’est pour l’instant disponible. « Dans ces zones sensibles, sensibiliser l’ensemble des acteurs du lagon afin d’augmenter la couverture de ce réseau citoyen constitue à la fois une priorité et un enjeu de taille », dit l’IRD.

Rappelons que la prolifération d’acanthasters constitue l’une des perturbations les plus graves pour les récifs coralliens. Il faut compter au moins une dizaine d’années pour qu’un récif récupère après une infestation sévère. Mais dans le contexte du changement climatique actuel, les récifs sont déjà fragilisés par la hausse de la température de l’eau et l’acidification des océans et les risques ne sont donc que plus importants.

Basé sur une approche de « science participative », le réseau de suivi Oreanet s’adresse à l’ensemble des acteurs du lagon calédonien. La version mobile pour tablettes est disponible au téléchargement sur le site web.

Plongeurs, pêcheurs, plaisanciers, scientifiques, associations environnementales, tous les usagers du lagon sont invités à faire remonter leurs observations pour construire ensemble une base de données permettant de surveiller les récifs calédoniens et de développer une stratégie de gestion du risque efficace.

C.M/ Photo IRD