Sous-marins australiens : la France décroche le contrat du siècle

L e groupe industriel DCNS, spécialisé dans l’industrie navale militaire, détenu par l’État (64 % des parts) et la société Thales (35 %), a décroché un contrat de 34 milliards d’euros pour la construction de 12 sous-marins destinés à la marine australienne.
Le consortium japonais formé de Mitsubishi et Kawasaki était parti favori, talonné par l’allemand TKMS mais le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a finalement déclaré devant les chantiers navals d’Adélaïde que « le comité d’évaluation a conclu sans équivoque que l’offre française (était) la plus à même de répondre aux besoins uniques de l’Australie » avant d’ajouter que « ces sous-marins seront les plus sophistiqués du monde et seront construits en Australie… ».

La commande porte sur la construction de 12 sous-marins dérivés du Barracuda de 5 000 tonnes pour un montant d’un peu plus de 34 milliards d’euros : un contrat sur 50 ans, dont la première livraison devrait intervenir en 2030. Ces sous-marins supplanteront les six submersibles de la classe Collins (de conception suédoise) en service actuellement. Dans un communiqué, l’Élysée a mis en avant le caractère « historique » du choix de l’Australie et la durée du partenariat qui va lier les deux pays. « Ce nouveau succès sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie », a ajouté le président de la République, indiquant que Jean-Yves Le Drian allait se rendre rapidement sur place. Invité d’Europe 1, le ministre de la Défense s’est lui-même réjoui de cette « grande victoire de l’industrie navale française », tout en rappelant « la longue habitude de coopération avec l’Australie ». « Nous nous sommes ‘mariés’ avec l’Australie pour 50 ans », a-t-il déclaré.

La mise en service du premier bâtiment permettra la création de 2 900 emplois en Australie et 4 000 personnes seront mobilisées pendant six ans chez DCNS et ses deux cents sous-traitants. La part revenant aux industriels français est estimée à 8 milliards d’euros. Ce contrat constitue une première pour l’industrie de l’armement français dans cette zone du monde et l’un des plus importants contrats d’armement à l’exportation depuis 1945.

C.M.

photo AFP