Sonia Lagarde se prononce

C’était l’évènement politique de la semaine. Dans un communiqué publié jeudi dernier, le 2 mai, Sonia Lagarde, maire de Nouméa, a apporté son soutien à L’avenir en confiance et invité les électeurs à suivre son exemple. Un soutien de poids pour la liste qui est désormais suivie par les quatre maires des communes de l’agglomération. Explications.

DNC : Pourquoi avoir décidé de prendre position publiquement pour ces élections provinciales et avoir attendu le dernier moment ?

Sonia Lagarde : Parce que nous arrivons à un moment charnière de notre histoire. En effet, les élus issus des urnes le 12 mai prochain devront engager sans tarder les discussions sur l’avenir institutionnel du territoire comme l’a souhaité le Premier ministre lors du dernier Comité des signataires avec en perspective deux référendums. Cette élection à un seul tour est cruciale, car il conviendra de rétablir une situation économique très dégradée. Quant à mon positionnement, il n’est pas tardif, vous savez, tout se joue dans la dernière ligne droite.

Pourquoi faire confiance à L’avenir en confiance alors que vous n’étiez, par le passé, pas vraiment sur la même longueur d’onde ?

J’ai fait un choix personnel, car la seule question que l’on doit se poser, que je me suis posée est : « Est-ce que la Nouvelle-Calédonie va bien ? » La réponse est non et tout le démontre. Le BTP n’a plus de visibilité, la SLN est en danger, le commerce est sinistré, les communes souffrent du manque de ressources année après année, la vie est toujours aussi chère bien que certains disent le contraire. C’est pourquoi, il est urgent de renouer le dialogue avec les acteurs économiques et les partenaires sociaux pour sortir de ce marasme et prendre des mesures capables de redonner confiance aux investisseurs, aux consommateurs, aux Calédoniens. L’échec de la dernière mandature appelle au changement et je fais ce pari. Si nous n’essayons pas de changer, alors on restera avec les mêmes et dans cinq ans, nous ferons toujours le même constat ! Enfin, L’avenir en confiance a toujours eu, contrairement à d’autres, un positionnement clair concernant sa volonté de rester dans la France, c’est un point commun et il est d’importance.

Le dialogue est définitivement rompu avec Calédonie ensemble, en quoi ce parti ne répond plus à vos attentes ?

Cela fait des années que la rupture est consommée. À Calédonie ensemble, c’est difficile d’imposer un point de vue différent. Cela m’a coûté quelques déboires, une réputation de forte tête, mais je m’en suis sortie, car je n’ai pas pour habitude de plier face aux dictats. Je ne suis pas une potiche qui obéit au doigt et à l’œil au chef. J’ai toujours eu cet esprit indépendant et j’entends le conserver. Les positions de Calédonie ensemble concernant la France sont si floues qu’il est bien difficile de s’y retrouver. C’est ce qui a justifié mon retrait.

Vous arrivez désormais à ne plus vous appuyer sur Calédonie ensemble au conseil municipal et bénéficiez d’autres soutiens, notamment de proches de Sonia Backes. Est-ce une forme d’approche « donnant- donnant » ?  Est-ce que cela signifie que vous vous représenterez avec un soutien de leur part aux prochaines municipales ?

Il est vrai que depuis quelques mois j’ai une majorité avec L’avenir en confiance. Ces élus ont compris le sens de mon engagement en mairie et le travail fourni pour mettre la ville sur les rails de la modernité. Ils ont compris qu’il fallait que les projets avancent pour offrir aux Nouméens une meilleure qualité de vie. Ce n’est malheureusement pas le cas des élus de Calédonie ensemble qui sont dans la suspicion avec des comportements fluctuants du style : «Unjouroui,unjournon».Cefutlecaspour le parc urbain de Sainte- Marie et ce n’est qu’un exemple. Il n’y a pas de « donnant- donnant », il y a un temps pour tout, nous sommes au temps des provinciales et non à celui des municipales.

Êtes-vous toujours impliquée dans la représentation locale de La République en Marche ? Et si oui, doit-on y voir un soutien de leur part ?

J’ai un comité local de La République en Marche, je continue de soutenir le président de la République, encore plus en ces temps troubles, car le voilà confronté aux extrêmes politiques et nous voyons à quel point il est difficile d’engager des réformes dont la France a besoin. Ce président courageux a mon soutien plein et entier.

C.M.