Solidarité NC dépose un préavis de grève

Le syndicat annonce une grève dans les secteurs de la santé et de l’enseignement le mardi 26 octobre. Solidarité NC souhaite avoir accès aux données de pharmacovigilance, dénonce le harcèlement dont serait victime le personnel non vacciné et exige le retrait de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire.

 

« Nous sommes contre l’obligation vaccinale, martèlent, tour à tour, les secrétaires généraux de Solidarité NC, Thierry Mayereau en tête, lors de la conférence de presse donnée mercredi après-midi, et pour la liberté de choix de chaque individu. » D’où la demande de mettre à disposition les données de pharmacovigilance qui recensent les potentiels effets secondaires du vaccin. « Il faut que chacun puisse calculer les bénéfices et les risques. Sinon, le consentement signé avant la vaccination n’est ni libre, puisqu’il est contraint par l’obligation, ni éclairé, puisqu’il manque des informations. »

Pour le syndicat, l’obligation vaccinale n’est pas applicable « sauf à vouloir mettre une pagaille énorme dans les entreprises et les administrations. Il faut reconnaître ses erreurs, Tahiti a, par exemple, décidé de la reporter. »

Le test, une alternative

La même ligne est suivie concernant le pass sanitaire qui ne doit pas servir « à contourner la vaccination obligatoire. Il faut se montrer prudent sur son usage. » À la place, Thierry Mayereau insiste sur le développement du test pour tous qui évite, selon lui, la discrimination entre les vaccinés et les non vaccinés, que ce soit avant de monter dans l’avion ou de se rendre à son travail, d’autant « qu’on prend le risque que des personnes vaccinées contaminent des non-vaccinés ». C’est la solution que semble privilégier l’usine du Sud, où est représenté Solidarité NC avec Otis Mao, secrétaire général en charge de la mine. « La question c’était, qu’est- ce qu’on fait avec ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ? La solution envisagée est de procéder à un test à chaque début de quart. » Cette idée a également été soumise au groupe UC-FLNKS dans l’espoir qu’elle essaime ailleurs.

Enfin, le syndicat a constaté « beaucoup de persécutions sur les lieux de travail, on reçoit des appels à ce sujet tous les jours » et regrette l’entêtement des pouvoirs publics. « On abîme la société calédonienne avec cette obligation, lâche Thierry Mayereau. Il y a eu une perte de confiance, comment on reconstruit cela ? », interroge celui qui parle de « violence institutionnelle ». Le message est passé avant la table ronde sociale de samedi à laquelle, indique Thierry Mayereau, le syndicat n’est pas invité.

 


La Fédération des fonctionnaires demande des précisions

Dans un communiqué mardi matin, la Fédération des fonctionnaires regrette « le flou » autour de la délibération imposant l’obligation vaccinale quant à la procédure de sanction et les conséquences liées à l’impossibilité de reclassement des salariés non vaccinés, « de nature à créer des situations sociales conflictuelles, puisque certains employeurs pourraient licencier ou non les salariés non vaccinés qu’ils ne peuvent pas reclasser ». La Fédération regrette que le gouvernement n’ait pas pris le temps nécessaire de négocier avec les organisations syndicales. Selon elle, « l’immunité collective pourrait être atteinte d’ici la fin de l’année sans avoir recours à la contrainte et en favorisant un travail pédagogique ».

Le syndicat demande le report de l’échéance du 31 octobre au 31 décembre, le renforcement des mesures d’incitation à la vaccination (notamment en élargissant l’offre de vaccins) et la tenue de négociations.

 

A.-C.P. (© A.-C.P.)