En Nouvelle-Calédonie, deux sièges sont à pourvoir dans ce scrutin majoritaire à deux tours organisés au haut-commissariat où seront installés trois bureaux de vote.
Le collège d’électeurs est composé des quatre parlementaires, des membres des assemblées de province (76) et des 498 délégués des conseils municipaux, soit 578 électeurs au total.
Le premier tour est prévu de 8 h 30 à 11 heures. La majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix égal au quart des électeurs inscrits sont nécessaires pour être élu directement.
En cas de deuxième tour, les candidats doivent se faire connaître avant 15 heures pour un vote prévu entre 15 h 30 et 17 h 30. Alors, la majorité relative suffira. En cas d’égalité, le plus âgé sera élu.
En lice, Pierre Frogier (Rassemblement-LR), Sonia Backes (Les Loyalistes), Georges Naturel (Rassemblement-LR, non investi), Gérard Poadja (Calédonie ensemble), Robert Xowie (FLNKS), Macate Wenehoua et Manuel Millar (sans étiquette).
Chacun a l’espoir de se faire entendre sur l’avenir institutionnel. La révision constitutionnelle concernera aussi les sénateurs.
L’outsider Georges Naturel a-t-il ses chances ?
C’est l’une des questions essentielles de ce scrutin localement. Le Maire de Dumbéa avait fait connaitre assez tôt ses ambitions au sein du Rassemblement Mais le sénateur sortant Pierre Frogier a décidé de se représenter et a été investi par le parti pour former un « ticket » avec Sonia Backes et Les Loyalistes.
Leurs noms s’afficheront sur le même bulletin. Une manière d’éviter la dispersion alors que chaque électeur peut voter pour deux candidats.
Dans les deux partis, pression est faite pour que les élus restent dans les rangs selon l’entourage de Georges Naturel. Ses proches espèrent profiter de l’anonymat des isoloirs et de la possibilité de panacher le vote : c’est-à-dire de rayer le nom d’un des deux candidats pour le remplacer par le sien. Ce serait, disent-ils, l’unique possibilité de passer.
Le vote s’achemine a priori vers un deuxième tour : il est impossible qu’un indépendantiste soit élu à la majorité absolue et c’est improbable pour un non-indépendantiste, en raison de l’éparpillement des voix.
Dans son camp, à l’issue du vote initial, Georges Naturel a appelé à ce que les derniers se retirent au profit des deux premiers. Le risque étant qu’un indépendantiste se place entre le 1er et le 2e non-indépendantiste.
Au niveau national, d’autres enjeux. Les LR et leurs alliés centristes sont encore les grands favoris, le président Gérard Larcher vise une 5e élection. Le vote va constituer un nouveau test pour la majorité ébranlée, pour le RN qui espère une poussée et pour la gauche qui mise sur son unité.
C.M.