Saint-Louis : au revoir le contournement routier, bonjour les Bacs Ferries

La province Sud et le haut-commissariat ont présenté un projet de près de neuf milliards de francs, mercredi, destiné à « sécuriser » la liaison entre Nouméa et le Mont-Dore Sud par voie maritime et à « contribuer au développement économique ».

Trop cher (environ 40 milliards de francs), trop complexe à réaliser, trop risqué pour l’environnement, bref, « inadapté, voire impossible ». Le projet de contournement routier de Saint-Louis a été officiellement écarté, mercredi, lorsque la province Sud et le haut-commissariat ont présenté une alternative par la mer.

Baptisée Bacs Ferries, il s’agit d’une liaison maritime entre le Mont-Dore Sud et le port Despointes, à Nouméa. « Nous avons étudié toutes les options, assure Sonia Backes, et c’est celle qui s’est imposée. » La présidente de la province Sud a présenté le modèle des bateaux souhaités : 107 mètres de long, une capacité de 150 voitures et 584 passagers, 15,5 nœuds en vitesse de croisière. Il en faudra deux, afin de « garantir de bonnes conditions de service », chacun devant être capable d’effectuer deux rotations aux heures de pointe.

Le montant de l’investissement reste élevé : de huit à dix milliards de francs selon les estimations, mais la province et l’État sont prêts à dépenser cette somme pour le Mont-Dore Sud.

Création d’une zone franche

« Quinze mille personnes sont en situation d’insécurité totale quand cette route est fermée, que ce soit en raison d’un blocage à Saint-Louis ou d’un accident de la route », insiste Sonia Backes, également soucieuse du développement économique du Mont-Dore Sud, aujourd’hui « délaissé par les entreprises ». Elle annonce que la création d’une zone franche, où les sociétés bénéficieraient d’une exonération d’impôts pendant cinq ans, est en bonne voie.

La hauteur de la participation de l’État n’est pas encore déterminée, mais Patrice Faure, le haut-commissaire, ne veut pas de tergiversation. « L’État intervient financièrement pour assurer le transport dans les îles, il n’y a pas de raison pour qu’il ne le fasse pas sur la Grande Terre. »

De nombreuses décisions devront être prises prochainement : ferries neufs ou d’occasion, identité de l’exploitant, tarifs, etc. La présidente compte aller vite : elle souhaite une mise en service en 2024, afin de répondre « rapidement » aux attentes. L’association Citoyen mondorien, attachée au contournement routier, s’exprimera bientôt. « Nous demanderons l’avis des Mondoriens avant de prendre position sur le sujet », indique Florent Perrin, son président.

 

Gilles Caprais