Rétablir la sécurité, une priorité pour la province Sud

Sonia Backes et une partie de l’exécutif de la province Sud ont annoncé la mise en œuvre de nouvelles mesures en matière de sécurité qui seront proposées au budget supplémentaire. Elles concernent les commerces, les établissements scolaires et l’aide aux communes.

Rétablir la sécurité et protéger les Calédoniens pour qu’ils retrouvent leurs libertés est « une des priorités fortes de la nouvelle mandature ». C’est ainsi que la présidente de la province Sud a introduit sa conférence de presse concernant les premières mesures qui seront présentées au budget supplémentaire de l’institution, à la fin du mois. Un engagement politique que la liste de l’Avenir en confiance avait mis en avant pendant la campagne des provinciales. Ces premières mesures ont été annoncées par une partie de l’exécutif au sein du magasin Billabong, à l’Anse-Vata. Un commerce qui enregistre une perte sèche d’1,5 million de francs de marchandises par an en raison des nombreux vols et dégradations qu’il subit.

Sécurisation des commerces

La première mesure prévoit d’élargir et de simplifier l’accès au dispositif d’aide à la sécurisation des commerces. En place depuis 2018, il n’a pas eu le résultat escompté. Seulement 4,8 millions d’aides sur une enveloppe de 100 millions ont été attribués depuis un an. Ce dispositif jugé « trop rigide » par Sonia Backes a pour objectif d’aider les commerçants à protéger leurs locaux et à investir dans des équipements efficaces afin de se prémunir d’éventuels actes de vandalisme.

Dorénavant, il s’adressera aux propriétaires et aux locataires d’une surface de vente de moins de 350 m2, terrasses non comprises, pour tous les types de commerces (contre 150 m2 auparavant). Rappelons que cette aide consiste en la prise en charge par la province Sud de 50 % du coût total des dépenses de sécurisation éligibles dans la limite d’un million de francs. Autre nouveauté, le nouvel exécutif a décidé d’étendre le dispositif « aux professions libérales du secteur médical et paramédical, aux établissements d’accueil des jeunes enfants comme les crèches et les garderies, ainsi qu’aux associations soumises à l’impôt sur les sociétés », a expliqué la présidente de la province Sud. « Nous souhaitons également simplifier les démarches », a-t-elle ajouté, en remplaçant « la présentation obligatoire des trois derniers bilans et des statuts par la fourniture de simples attestations sur l’honneur ».

Ce dispositif, qui doit être prolongé jusqu’au 1erjanvier 2022 permettra enfin, par dérogation, d’offrir la possibilité aux commerces d’en bénéficier à nouveau s’ils sont victimes de faits délictuels répétés dans l’année qui suit l’octroi de la première aide.

En finir avec les dégradations

La deuxième mesure phare présentée par la province Sud concerne les écoles primaires et les collèges. « Il faut en finir une bonne fois pour toutes avec les dégradations et les problèmes de sécurité dans les établissements scolaires », a indiqué Gil Brial, deuxième vice-président de la province. « Face aux dégradations insupportables des collèges et à l’augmentation du vandalisme, des atteintes aux biens et aux personnes au sein des écoles, et des tags, le nouvel exécutif de la province Sud a décidé de faire de la préservation de la sureté et la sécurité dans les établissements scolaires une priorité de cette mandature. »

À ce titre, un poste spécifique de chargé de mission sûreté et sécurité a été créé pour suivre ces questions au sein de la direction de l’éducation, et des actions ciblées seront menées. C’est ainsi que la province Sud prendra des dispositions pour détecter les intrusions, rehaussera les clôtures, et mettra des alarmes et des barreaux aux établissements qui en auront besoin. À cela s’ajoutera une « généralisation des plans particuliers de mise en sûreté » des documents qui prévoient « l’évacuation des personnes » et « la mise en sûreté dans les locaux ». Car, « on n’est pas à l’abri d’une personne désaxée et armée qui rentre dans un établissement », a souligné Gil Brial.

À ce jour, une trentaine de directeurs d’école ont déjà suivi une formation sécurité et sûreté des établissements. Rappelons que la province Sud est responsable de la sécurité au quotidien de plus de 20 000 enfants et 1 100 enseignants, personnels administratifs et techniques ainsi que des vingt-et-un collèges dont elle est propriétaire.

Aides aux communes

Sonia Backes a été claire, elle veut « tout mettre en œuvre pour tenter de rétablir la sécurité (…), il faut plus de personnes formées en uniforme dans les communes de la province ». Pour cela, le nouvel exécutif a indiqué vouloir renforcer les aides financières en matière de sécurité, de prévention et de lutte contre la délinquance à destination des communes au titre du contrat d’agglomération et du contrat État-provinces- communes dans le cadre de contrats locaux de sécurité, de partenariats relatifs aux missions de la police municipale et de protection des personnes, des biens et de l’environnement.

Première mesure, d’ici la fin de l’année, douze auxiliaires de proximité supplémentaires seront mis à disposition des communes du Grand Nouméa (trois à Dumbéa, deux au Mont-Dore, six à Nouméa, et un à Païta), en plus des 61 déjà présents. Les élus ont également assuré qu’il y aurait un soutien financier pour moderniser les équipements des polices municipales, afin « de rendre plus efficace la prévention et la surveillance de proximité et le contact avec les habitants des quartiers ». Une aide à l’investissement des communes en matière de vidéosurveillance sera aussi mise en place.

Enfin, la province Sud compte accueillir plus de jeunes dans le cadre de travaux d’intérêt général. « On a pu constater que les jeunes qui faisaient des TIG avaient plus de chance de ne pas réitérer des actes de délinquance. C’est pourquoi nous allons augmenter notre capacité d’accueil au sein de la province Sud, car c’est une réponse efficace à cette problématique, a expliqué Sonia Backes. L’objectif est d’arriver à restaurer, avec les communes et l’État, la sécurité dans le quotidien des Calédoniens pour leur permettre de vivre en sécurité. »

D.B.