Rénové, l’Aquarium des lagons rouvre aux visiteurs vendredi

Fermé fin juillet 2020, l’Aquarium des lagons rouvre ses portes au public vendredi 29 octobre. Une visite était organisée mardi après-midi. Petit tour en avant-première sans dévoiler toutes les nouveautés.

 

Après plus d’un an de fermeture, les visiteurs vont pouvoir retrouver l’aquarium à partir de vendredi. Les travaux réalisés avaient été rendus nécessaires par la découverte de malfaçons lors de la construction du bâtiment, notamment au niveau de deux bacs principaux, le 8 et le 23. « Ils ont été rasés entièrement, il ne restait plus rien, raconte Yann Guillot, chargé de projets pédagogiques. Tout a été refait, les fondations, les murs, l’étanchéité, les vitres, mais aussi le décor. »

La réfection du bac 30 a notamment nécessité l’intervention d’un artiste sculpteur de Métropole spécialisé dans la réalisation de décor d’aquarium.

 

D’autres bacs ont été agrandis et des améliorations techniques (meilleur éclairage, brassage et filtration) ont été apportées. « Ce n’est pas forcément ce qui est le plus intéressant et le plus visible pour le public, poursuit Yann Guillot, mais c’est important à long terme parce que cela va notamment améliorer la pousse des coraux. »

Tous les occupants ont retrouvé leur bassin et s’y sont bien acclimatés, autant les coraux que les poissons et les coquillages. « La plus grosse perte que l’on ait eu c’est le napoléon. On ne sait pas si c’est lié au déménagement, il a eu une blessure, puis ça a tourné en septicémie. Sinon, tout s’est vraiment bien passé. »

Dehors, dans le bassin extérieur, les trois tortues cohabitent avec raies et requins.

 

Un évènement festif le 10 novembre

L’équipe en a également profité pour travailler sur les populations de poissons dans les bacs, qui ne correspondaient pas toujours à leur milieu d’origine. « Cela n’avait pas forcément été respecté depuis 2007 et on se retrouvait parfois avec des poissons de récif barrière au milieu de ceux de récif plongeant. Le visiteur ne s’en rend peut-être pas compte, mais c’est important pour l’établissement, qui a une mission éducative et pédagogique, de proposer quelque chose de juste. »

Le cheminement de l’aquarium, qui mène de l’eau terrestre avec les cascades et les rivières à la mangrove, puis au récif de barrière et aux profondeurs, a également été revu. De nouveaux bacs ont été ajoutés – ils sont désormais 41 contre 35 avant –, à l’image du 17, qui propose un focus sur les différents planctons.

L’espace consacré aux herbiers, qui jouent un rôle écologique majeur souvent méconnu.

La fin de l’année sera moins animée que d’habitude. Halloween et la ponte des coraux ont été annulés et l’exposition qui était prévue, faute de budget, est reportée à l’année prochaine. Mais un évènement festif est prévu le 10 novembre, « une soirée un peu carnaval avec des danseuses, etc. »

Pas facile de reprendre après une si longue pause, mais l’aquarium est prêt. Tout a été prévu pour respecter les gestes barrière et la jauge. De 570 personnes en temps normal, elle a été baissée à 300 maximum. Surtout, le personnel est ravi de revoir les visiteurs. « Ça commençait à être un peu long d’être tout le temps dans les travaux, on avait envie que ça s’arrête. On est ravis d’ouvrir et de retrouver cette animation. J’aime bien que les gens soient contents, c’est le plus important. »

La salle de projection est pour l’instant fermée au public en raison des restrictions sanitaires.

 


Trois questions à… Éric Backes, nouveau directeur de l’aquarium

DNC : Vous étiez directeur de la DAE, Direction des affaires économiques, comment s’est fait votre passage à la tête de cet établissement ?

Éric Backes : C’était un souhait. C’est un établissement public, donc il n’y a pas besoin d’être biologiste marin pour gérer un aquarium. Il s’agit surtout de gérer des ressources financières et humaines et de manager des hommes, et ça, je pense être capable de le faire, il n’y a pas de difficulté là-dessus.

Comment s’est passée votre arrivée, d’autant que vous êtes tout de suite confronté à la réouverture au public ?

La transition s’est bien passée. J’ai eu des séances de travail avec Richard Farman, l’ancien directeur, afin de prendre connaissance des dossiers au fur et à mesure. Cela fait un mois et je prends mes marques petit à petit. C’est vrai que c’est un peu sport de gérer cette réouverture, d’autant qu’on réalise que ce qui prend du temps, ce ne sont pas les gros travaux, mais le fignolage, les dernières touches pour que les choses soient le plus nickel possible pour les visiteurs.

Quels sont les enjeux de l’aquarium, qui doit faire avec des ressources financières limitées ?

La situation est un peu particulière, puisqu’une grosse partie de notre budget et de nos recettes est liée aux droits d’entrée. Dans la mesure où il n’y en a pas eu cette année c’est une part de budget en moins. Pour autant, il faut continuer à payer la masse salariale, l’électricité, etc. Nos partenaires, la ville de Nouméa, la province Sud et la Nouvelle-Calédonie, ont été sollicités et font toujours preuve de soutien. Les travaux ont coûté un peu plus de 130 millions de francs, mais ils ont été financés par ce que devaient les entreprises condamnées pour malfaçons par le tribunal administratif.

 

Anne-Claire Pophillat (© A.-C.P.)