TotalEnergies, Akuo Energy et Enercal vont développer des installations à Boulouparis en faveur de la transition énergétique. L’investissement global dépasse les 15 milliards de francs.
Le schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie, ou Stenc 2.0, qui promeut une montée en puissance des énergies renouvelables, avance. Connus et déjà exposés, trois grands projets ont été officiellement célébrés vendredi 18 juillet, à Boulouparis, commune qui acquiert de fait une dimension nationale en la matière. La centrale photovoltaïque développée par la société TotalEnergies fera un bond en avant avec la tranche 3 d’une puissance de 60 mégawatts-crête (MWc) et atteindra dans deux ans une capacité totale de près de 90 MWc.
Le contrat d’achat de l’électricité a été signé sur place avec Enercal, « un contrat qui s’inscrit dans la durée : pour 30 ans », a précisé Amandine Miñana, responsable de l’agence locale de TotalEnergies. L’investissement s’élève à 6 milliards de francs, « dont 2,5 milliards en sous-traitance aux entreprises calédoniennes », calcule la société. Non loin, l’entreprise Akuo Energy installera l’une des plus grandes batteries de stockage d’électricité en France et en Europe, avec une capacité de 150 MWh et une puissance délivrée de 50 MW pendant trois heures. Là encore, l’engagement financier est important : 9 milliards de francs.
PILOTAGE DEPUIS NOUMÉA
Troisième opération, Enercal doit adapter ses infrastructures pour le déploiement de ces grands projets, avec la réalisation de points de raccordement au poste source ou encore le doublement de sa capacité de transformation. Près de 650 millions de francs sont prévus au total. « Grâce aux installations d’Enercal, la production solaire et la batterie seront pilotées en temps réel depuis le bureau de conduite centralisée situé au siège d’Enercal, à Nouméa », explique l’entreprise calédonienne.
La mise en route de la grande batterie va permettre de gagner 6 à 7 % de renouvelable dans le réseau public, pour atteindre les 70 %, hors métallurgie. Le schéma pour la transition énergétique, ou Stenc, vise une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035. Ces projets vont générer de l’emploi : 150 techniciens pendant 24 mois environ pour la construction de la centrale Boulouparis 3 ; 30 personnes pour la réalisation de la grande batterie et 60 mobilisées pour les travaux sur le poste source. D’ailleurs, « la transition énergétique en Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas que de la production, a insisté Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie et de l’énergie. Je demanderai à tous les opérateurs qu’il y ait un engagement sociétal, notamment sur la formation des jeunes ».
Yann Mainguet
