« On gère principalement notre activité par téléphone avec certains des employés qui habitent à proximité des sites. Mais on a aucune capacité de faire fonctionner les sociétés. Tout est à l’arrêt et même d’un point de vue administratif on a donné ordre au personnel de ne pas venir. En plus, on ne fait que des livraisons par camion donc on demande aux gens de rester chez eux et de ne pas prendre de risque.
Il va y avoir beaucoup de choses à reconstruire, un boom de la construction mais qui, quoi, comment, à quel niveau, quelles seront les ressources, comment les assurances vont vouloir faire les choses, est-ce qu’il va y avoir 6 mois/1 an d’architecte, de bureau d’études, d’analyses assurance avant que les uns et les autres enclenchent quoi que ce soit, on n’en sait rien. On ne sait même pas quand ça va redémarrer et quand on sera en capacité de pouvoir redémarrer.
Malgré le fait qu’on dise que le secteur sera plutôt favorisé par ce drame, si ça nécessite des investissements, est-ce qu’on va les remettre ? Il faudra que les partis politiques trouvent un accord costaud…. On ne partira pas avec un chèque en blanc, ça c’est sûr. Pas mal d’entrepreneurs, peut-être sous la colère, ne veulent plus investir sans un accord fort et durable. Il va aussi falloir convaincre les banquiers. Pour remotiver l’intégralité du tissu économique et les prestataires, il va falloir qu’ils aient de l’imagination au niveau politique.
Personnellement, j’ose espérer que les gens de toutes ethnies vont taper du poing sur la table et dire maintenant ça suffit avec tous ces extrémistes de tout bord, et qu’ils renversent la table. Est-ce qu’ils vont avoir la force de réagir, je n’en sais rien mais s’ils ne réagissent pas, c’est mort. Pour moi, ça ne peut venir que par le peuple. Beaucoup de gens qui ont tout investi et qui ont vu leurs biens brûler vont partir construire ailleurs. On leur a tout brulé, il faudrait être complètement fou pour reconstruire ici. À mon avis c’est au peuple de leur dire : ne partez pas, on va faire ensemble un nouvel accord pour quelque chose de durable. On est en faillite, ils ont coulé le pays. Et puis la France ne va pas donner un chèque en blanc, elle ne va pas donner des milliards comme ça. »
Témoignage de Paul (nom d’emprunt), gérant de société dans le BTP.