Recensement 2014: les premières analyses

L’Isee, Institut de la statistique et des études économiques, a publié cette semaine les premières analyses qualitatives des chiffres du recensement 2014. La croissance de la population demeure l’une des plus dynamiques des îles du Pacifique avec, par ailleurs, des évolutions notoires au niveau des migrations internes ou encore du confort des familles.

La population calédonienne continue de s’accroître. Nous sommes 269 000 habitants, soit 23 000 de plus qu’en 2009. Chaque année, la population augmente en moyenne de 1,8 %, une croissance trois fois plus élevée qu’en métropole ou en Polynésie française. Selon l’Isee, elle résulte pour les deux tiers de l’accroissement naturel (15 000 naissances de plus que de décès) et pour un tiers du solde migratoire de l’extérieur d’environ 8 000 individus en cinq ans (22 500 arrivées, 14 000 départs supposés). 75 % des habitants sont nés en Nouvelle-Calédonie, un recul de 3 % sur les 25 dernières années. Parmi les non-natifs, deux sur trois sont originaires de métropole.

Une population vieillissante, à majorité kanak

Le vieillissement de la population s’accélère, mais la part des jeunes reste élevée par rapport à d’autres pays (un tiers de la population) : l’âge médian est de 31 ans. Ce facteur est lié à la baisse de la fécondité annoncée à 2,2 enfants par femme (soit quasiment un de moins qu’il y a 25 ans) mais aussi à l’allongement de l’espérance de vie qui dépasse désormais 77 ans. Huit ans en moyenne ont été gagnés depuis 1989. Ce vieillissement concerne les trois provinces mais les provinces Nord et Îles restent plus jeunes.

Au niveau des communautés, les Kanak représentant 39 % de la population totale, les Européens 27 %, les Wallisiens et Futuniens 8 % et les autres communautés (Tahitiens, Asiatiques…) 6 %. 8,5 % se revendiquent de plusieurs communautés (métis), et, fait marquant, plus de 7 % de la population se déclare simplement « calédonien ».

De plus en plus de diplômés, des ménages plus petits mais mieux équipés

On notera que la part des populations diplômées et le niveau d’études ont considérablement évolué même si les différences perdurent entre les communautés. Aujourd’hui, trois personnes sur quatre ont un diplôme, la proportion des bacheliers est à 35 % et celle des diplômés de l’enseignement supérieur à 18 %. Les femmes diplômées sont plus nombreuses que les hommes.

La taille des ménages s’est encore réduite pour atteindre trois personnes et les ménages sont du coup plus nombreux qu’auparavant. La Calédonie compte 97 000 logements dont 85 000 occupés à titre principal. Le confort s’est également généralisé : 91 % des ménages ont l’eau courante, sanitaires et WC et la quasi-totalité est raccordée au réseau électrique.

Répartition

La province Sud concentre désormais 74 % de la population contre 17 % pour la province Nord et 7 % pour les îles Loyauté. Il y a 25 ans, la province Sud était à 68 %, le Nord à 21 % et les Îles à 11 %. Deux Calédoniens sur trois vivent dans le Grand Nouméa et les communes périphériques sont de plus attractives par rapport à la capitale : Dumbéa, Païta et Mont-Dore, mais aussi Boulouparis et La Foa. La province Nord affiche pour la première fois un léger excédent migratoire : la population s’est accrue de 16 000 personnes au cours des 25 dernières années. Les communes de la côte Ouest, en particulier la zone VKP (Voh-Koné-Pouembout), concentrent l’essentiel du gain de population. La côte Est, en revanche, continue à se dépeupler. Les îles Loyauté connaissent un flux migratoire continu vers la Grande Terre, mais qui tend néanmoins à s’atténuer.

C.M. 

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