Quelles évolutions pour la fonction publique ?

Dirigeants et syndicats vont poursuivre le travail, notamment dans le cadre de la préparation du budget 2024 du territoire. / © C.M.

Comment créer un environnement attractif et de réussite dans un contexte contraint ? Telles étaient les (vastes) pistes de réflexion des assises de la fonction publique, organisées les 2 et 3 novembre par le gouvernement.

Mercredi 5 juillet 2023. Après trois jours de mobilisation, l’intersyndicale de la fonction publique obtenait une revalorisation de 1 % du point d’indice des agents et retraités, inchangé depuis 2017. Face à l’inflation, elle demandait 3,5 %, occtroyés aux fonctionnaires d’État. Dans cet accord-cadre, l’exécutif s’était engagé à de nouvelles discussions au mois de décembre et à l’organisation d’assises.

La rémunération figurait bien à l’ordre du jour de ce rendez- vous rassemblant employeurs et syndicats, mais incluant plus largement les questions d’attractivité, de performance, d’économies. Parmi les solutions d’évolution les plus citées : la création d’une valeur de point local permettant d’inclure l’indexation dans les négociations annuelles (augmentation du point), l’harmonisation des grilles et des régimes indemnitaires, la création d’œuvres sociales et d’avantages en nature (CE, ticket resto, transport, etc.), la création d’un parcours d’évolution des agents (formation, reconversion, bilan de compétences), une prime de performance annuelle ou encore la création d’un centre de gestion demandé depuis 20 ans.

« JUNGLE QU’IL FAUT TAILLER »

Les syndicats ont fait part de leur « frustration ». « On n’a pas abordé au plus profond le système de rémunération, alors que c’était l’occasion, regrette Christophe Coulson, président de l’UT CFE-CGC. Les discussions de décembre doivent porter sur la revalorisation du point d’indice au travers d’un arrêté. Là, on met en exergue une valeur du point local avec la suppression de l’indexation : on en est carrément à revoir le principe même du calcul de revalorisation sur lequel on n’est pas tous d’accord. » Steeves Teriitehau, secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires, déplore aussi de ne pas avoir « retrouvé les idées principales du protocole d’accord », mais admet « une grande satisfaction, puisqu’on milite depuis plusieurs années pour une valeur de point local ».

Le gouvernement a présenté un plan d’évolution de l’administration territoriale travaillé en interne depuis 18 mois. On y parle notamment de fusion et de rationalisation, nécessaires selon les syndicats. Le membre en charge du secteur, Vaimu’a Muliava, s’interroge à moitié. « Doit-on encore parler d’indexation ou l’intégrer aux salaires de base ? J’ai la réponse. (…) Est-ce que c’est une jungle qu’il faut tailler pour rendre plus lisible l’action publique du gouvernement ? Je pense que oui ».

C.M.