Préparation du 41e congrès du FLNKS

Les indépendantistes travaillent au prochain grand rendez-vous du FLNKS qui, espèrent-ils, devrait aboutir à une stratégie commune de sortie de l’Accord de Nouméa.

L’Union calédonienne a tenu son comité directeur à Canala samedi 28 janvier. Outre les questions internes, comme le budget 2023 ou encore l’avertissement à Jacques Lalié à la suite de son déplacement à Paris contre l’avis de l’UC, il a surtout été question de stratégie politique et d’avenir avec « la préparation du congrès du FLNKS en vue des bilatérales que nous avons souhaitées avec le gouvernement français, expose Gilbert Tyuienon, premier vice-président du parti. Une rencontre entre peuple colonisé et colonisateur qu’il faut absolument tenir, dit-il. Car il ne faut pas oublier que le mouvement indépendantiste est un mouvement de libération. L’Union calédonienne, le Palika, le RDO, l’UPM et le regroupement qu’est le FLNKS, sont des mouvements de libération, pas de simples mouvements politiques. C’est donc symbolique pour nous. »

ACCORD ET ASSEMBLÉE CONSTITUANTE

L’UC a travaillé sur sa contribution pour les rencontres avec l’État. Le parti affiche une « volonté ferme » de rapprochement des points de vue indépendantistes pour la sortie de l’Accord et le chemin à emprunter vers la souveraineté du pays que le président Daniel Goa a de nouveau qualifiée de « non négociable ». « C’est un impératif absolu pour nous de ne pas aller discuter en mode dispersé », confirme Gilbert Tyuienon.

Selon le calendrier arrêté par l’UC, et comme déclamé par Daniel Goa dans son discours introductif, l’UC vise un accord avec la France au 24 septembre 2023, « date symbolique des 170 ans de colonisation du pays ». La souveraineté devrait intervenir d’ici 2025 avec un processus de préparation avec l’État, puis les autres partenaires de l’Accord de Nouméa. « Les autres partenaires veulent que la France reste ici, donc c’est à la France de s’exprimer. Ce n’est pas une question de rejet. Mais comme on dit, il vaut mieux parler au bon Dieu qu’à ses apôtres », glisse le vice-président.

Au-delà de 2025, une mandature de transition permettrait de réaliser tous les transferts. Le parti a aussi statué sur sa volonté de mettre en place une assemblée constituante qui viserait à établir la future Constitution. « Cela se fera après ce qui est prévu par l’Accord de Nouméa, selon Gilbert Tyuienon. Elle regrouperait l’ensemble des Calédoniens au travers de leur différente représentativité afin de pouvoir évoquer l’avenir du pays, l’économie, les valeurs, comment on appréhende la politique culturelle, sociale, etc. Tous ces aspects ont occupé le comité directeur et les groupes de travail mis en place depuis deux ans et le congrès de Voh. Pour répondre aux envies de chacun de contribuer à l’élaboration de cette société. »

 


 

♦ Première AG du Palika à Pouébo
Le bureau politique du Palika a convié l’ensemble de ses délégués, élus, militants et sympathisants à la première assemblée générale de l’année. Elle se déroulera ce samedi 4 février à la tribu de Pwaï (Sainte-Marie) à Pouébo. Les membres du parti procéderont à un premier état des lieux des actions engagées depuis leur 47e congrès, au niveau local et institutionnel. Ils observeront « la dynamique et l’état d’esprit » animant ces différents niveaux, dans l’objectif de l’accession à l’indépendance.

 


 

♦ Les Loyalistes réagissent

Dans un communiqué, le groupe Les Loyalistes rappelle que « l’avenir institutionnel a été réglé par trois fois par l’expression démocratique des référendums » et que « conformément à ce choix, le futur statut s’écrira au sein de la République ». Interrogé sur RRB, le député Nicolas Metzdorf ajoute qu’« un mensonge répété mille fois n’en fait pas une vérité ». Il dit aussi attendre une attitude ferme de l’État jusqu’ici « très conciliant ». « Si les indépendantistes continuent à jouer la montre, (…) s’ils ne viennent pas à la table des discussions, j’espère que l’État prendra les décisions qu’il faut c’est-à-dire l’organisation des provinciales en 2024, avec ou sans accord, avec un corps électoral totalement ouvert. »

 


 

♦ Gérald Darmanin en visite en mars

Gérald Darmanin avec le bureau du Congrès en décembre 2022. (© Nicolas Petit/AFP)

L’entourage du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé un déplacement en Nouvelle-Calédonie du 2 au 8 mars, normalement juste après le congrès du FLNKS. Il s’agira de poursuivre le cycle de discussions sur l’avenir institutionnel.

Lors de son déplacement au mois de décembre, Gérald Darmanin avait accepté d’attendre cette échéance pour procéder à des réunions bilatérales avec les indépendantistes. Le programme du ministre n’a pas encore été précisé.

 

Chloé Maingourd (© Archives DNC/C.M.)