Premiers résultats de l’Observatoire de la mer

Né de la dynamique des premiers États généraux de la mer, organisés en juillet 2016, l’Observatoire économique maritime vient de livrer le bilan de sa première enquête sur le poids de la mer dans les loisirs, les sports, le commerce et l’industrie. Le document est en ligne sur le site www.cci.nc.

La Nouvelle-Calédonie commence à se souvenir qu’elle est située au milieu de l’océan. La création du cluster maritime en 2014, à l’origine des assises de la mer en juillet 2016, tente précisément de le rappeler et de renverser la vapeur en faisant la promotion des activités liées à la mer. Dans cette optique de structurer les différents secteurs d’activité qui s’y rapportent, un Observatoire a été mis en place au sein de la Chambre de commerce et d’industrie a n de mieux identi er les acteurs et leurs activités. En avril 2016, l’Institut d’émission d’outre-mer avait proposé un premier aperçu en faisant ressortir quelques grands chiffres. Mais cette première étude permettait surtout de constater que l’on connaissait très mal les secteurs d’activité vivant de façon directe, ou non, de la mer. L’IEOM en identi ait une quinzaine, trois mois plus tard, le cluster en recensait 26.

La mission de l’Observatoire est donc de faire la lumière sur ce pan non négligeable de l’économie calédonienne qui présente des potentiels de croissance importants. L’Observatoire vient de livrer les résultats de sa première enquête en insistant que ce premier travail reste préliminaire. Seulement 25 % des acteurs du secteur du sport, des loisirs, du commerce et de l’industrie nautique ont pu être entendus. Lionel Loubersac, l’un des cofondateurs du cluster, estime toutefois que l’enquête permet de dégager des grandes lignes, bien que la représentativité ne soit pas parfaite.

Le commerce et l’industrie manufacturière essentiellement dans le Sud

De manière générale, la CCI et le cluster ont identifié pas moins de 3 246 structures (l’IEOM en avait recensé 1 782, tous secteurs confondus). La plupart sont implantées dans le Grand Nouméa, à plus de 81 %, et de taille relativement modeste. La grande majorité des organisations compte entre un et neuf salariés. L’Observatoire a défini trois profils qui permettent de regrouper les différentes structures : les activités nautiques et récréatives (enseignement, animation, tourisme, location…), le commerce ainsi que l’industrie manufacturière.

Les activités nautiques sont dominées par des structures associatives (dont 22% d’associations de loi 1901), plutôt bien réparties sur le territoire. Elles sont 20 % en province Nord, 6% en province des Îles et 75 % dans le Sud et recourent à des bénévoles. Autre particularité, leurs activités sont majoritairement diversifiées. Près de 54 % d’entre-elles ont au moins quatre activités différentes. Les entités relevant des activités de commerce sont nettement plus structurées, 81 % sont des SA ou des SARL. Contrairement aux associations que l’on retrouve sur l’ensemble du territoire, ces sociétés sont nettement plus spécialisées (69% sont concernées par une ou deux activités) et surreprésentées, pour ne pas dire qu’elles sont présentent uniquement en province Sud (à 98 %). L’industrie manufacturière (l’entretien, la réparation de bateaux, la fabrication et la mécanique) est caractérisée par une prédominance d’entreprises individuelles (59%), essentiellement installées à Nouméa. Ces entreprises sont basées à 95 % en province Sud, 2,5 % seulement se trouvent en province Îles et Nord.

Des activités tournées vers la population calédonienne

De manière plus générale, l’enquête nous apprend que la grande majorité des activités se concentre autour des bateaux, de l’équipement et de l’accastillage. Un résultat qui n’est pas étonnant puisque la Nouvelle-Calédonie, selon l’IEOM, pour l’exploitation de la mer est au premier rang mondial pour le nombre de bateaux par habitant. D’après le recensement de l’Isee en 2014, un foyer sur dix possède un bateau à moteur.

C’est plutôt logiquement que les bénéficiaires des structures interrogées sont en grande majorité les Calédoniens, à plus de 75 %. Les touristes ne représentent que 11 % du public bénéficiant des prestations des professionnels. Ces statistiques confirment que les professionnels orientent relativement peu leurs activités vers le tourisme. Si l’Observatoire doit revenir sur ces activités, en 2017, il s’intéressera au transport maritime ainsi que les ports et l’ensemble des activités qui touchent au fret ou encore aux infrastructures de maintenance. Des activités de poids quand on sait que Nouméa est tout de même le premier port de l’outre mer français en termes de tonnage manipulé (4,9 millions de tonnes en 2015.

M.D.