Pokémon Go sur le Caillou

« Attrapez-les tous ! » Le jeu sur smartphone de Nintendo qui permet de capturer des Pokémon dans les rues grâce à la réalité virtuelle s’est classé en une semaine au sommet des applications les plus téléchargées et est maintenant utilisé par des millions de fans… Jusqu’en Nouvelle-Calédonie. Mais de quoi s’agit-il ?

On les voit déambuler dans la rue en scrutant l’écran de leur téléphone portable. Les chasseurs de Pokémon sont déjà des millions à traquer les Ratata, Pikachu, Rondoudou et autres Carapuce, petits monstres virtuels, dans la rue, les parcs, les lieux de culture, d’éducation et parfois même dans la voiture ou à la maison…

L’engouement est sans précédent : le jeu développé par Niantic en partenariat avec la Pokémon Company et Nintendo a créé un véritable raz-de-marée et son taux de fréquentation a très rapidement dépassé celui de Tinder ou de WhatsApp et presque Twitter ! Une petite semaine après sa sortie le 6 juillet au États-Unis, il avait ainsi été téléchargé plus de 7,5 millions de fois et avait déjà généré 1,6 million de dollars de revenus par jour sur IOS ! Le même phénomène a ensuite été observé en Australie et en Nouvelle-Zélande, puis en Europe et au Canada, 50 pays au total.

Des « Pokestops » sur tout le territoire !

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La Nouvelle-Calédonie ne fait pas exception. Le jeu n’est pas encore officiellement sorti (on ne sait d’ailleurs pas quand il sera disponible) mais bon nombre de joueurs sont parvenus à installer en avance l’application de manière sécurisée sur leur terminal (lire ci-dessous). « Ça n’a pas encore l’ampleur des grandes villes mais ça commence à être vraiment cool, explique le joueur « LaitLaitFraise », à l’origine du groupe Pokemon Go NC sur Facebook (200 membres). On croise tout le temps des joueurs sur les routes surtout quand on pose des ‘modules leurres’ sur des zones. Ça attire du monde et on se retrouve à 10 ou 15 sur le même spot, Ça devient carrément un meeting ! »

Guillaume, créateur de la page Facebook Pokémon Go Nouvelle-Calédonie (700 likes) ne dira pas le contraire, lui qui reçoit des dizaines de messages par jour de joueurs et de futurs joueurs. « L’engouement est certain ! Cela fait deux semaines que le jeu tourne et 95 % des arènes ont été découvertes et capturées. »

On peut jouer à ce jeu partout où l’on capte le Wi-Fi ou la 3 G. Même en mer ! Mais les points de référence, les « Pokestops » ou « arènes », sont les plus intéressants. Et il en existe à peu près 800 à Nouméa (université, centre culturel Tjibaou, statue Orly, marché municipal, fontaine Céleste…) et jusqu’à Voh, Tiébaghi, Thio et Yaté en passant par l’île des Pins et les Loyauté.

L’intérêt étant de se bouger pour les trouver ! « À la maison, vous en verrez peut-être un toutes les trois heures mais ailleurs, c’est plutôt un toutes les trois minutes ! » et Guillaume de raconter avoir vu des jeunes au « profil peu sportifs » traverser le centre ville à toute allure en courant pour attraper les objets convoités ou des parents, ravis de pouvoir enfin faire des activités en plein air à vélo avec leurs ados. « C’est un jeu familial, convivial et accessibletotalement dans l’esprit des dessins animés », conclut-il.


Comment ça marche ?

Pokémon Go est une application gratuite qui repose sur la réalité augmentée. En clair, la technologie superpose des éléments virtuels (les Pokémon) dans le monde réel. Les joueurs se servent de la géolocalisation et de l’appareil photo de leur smartphone pour jouer. Le joueur est un dresseur de Pokémon. Il doit se déplacer dans la rue grâce à la carte interactive visualisée sur son écran.

Pour passer des niveaux, il doit attraper des Pokémon dans des lieux spéciaux ou « Pokestops » en lançant des « Pokeballs » à partir de son écran tactile. Il peut aussi récupérer des objets virtuels qui servent à capturer des Pokémon. Une fois prises, il faut élever ses créatures pour les rendre plus fortes et qu’elles puissent combattre contre d’autres dresseurs dans des « arènes » (à partir du niveau 5).

16-rdv-main-Pokemon-GO-Android-DSC00425Il y a différentes équipes : intuition (jaune), sagesse (bleue) ou bravoure (rouge). Les trois équipes se valent et ne présentent aucun avantage ni inconvénient : la seule différence se fait au niveau des arènes justement. Si elles appartiennent à un joueur d’une équipe adverse, vous devrez combattre pour faire diminuer son prestige ou tenter de la capturer, tandis que vous contribuerez à renforcer son prestige, donc sa résistance si elle est de votre couleur.

Notez qu’il y a traditionnellement plusieurs variétés de Pokémon (18 à l’origine, environ 12 sur le jeu mobile) : certains crachent du feu, d’autres génèrent de l’eau ou fabriquent de l’électricité. Et l’on trouvera davantage certaines variétés à certains endroits, près de l’eau ou dans la nature, les Pokémon ayant été zonés géographiquement pour donner envie aux utilisateurs de bouger.

Les 800 lieux spéciaux référencés en Nouvelle-Calédonie, ont pu être définis grâce à la communauté de joueurs d’Ingress (lire ci dessous) et bien sûr aux métadonnées de Google Map qui « taguent » les sites tels que les musées, les mairies ou les universités.

 

 

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Un Pokémon à l’Anse Vata


Comment obtenir l’application en Nouvelle-Calédonie ?

Le territoire n’est pas encore officiellement pourvu de l’application. Mais les joueurs ont la possibilité de l’obtenir par quelques manipulations détaillées sur internet qui visent principalement à changer nos détails géographiques. Vous trouverez ainsi des détails et des liens sécurisés sur la page Pokemon Go Nouvelle-Calédonie.


Anecdotes

Rassemblement PokemonGo

Cohues incroyables, bousculades, accidents de la route, chutes, invasion des joueurs dans des jardins privatifs… De nombreux faits divers ont été rapportés et suscitent des questions quant aux risques liés à la recherche frénétique des Pokémon convoités. Il se dit par ailleurs que certaines versions vérolées de Pokémon Go donnent un accès intégral aux comptes Google liés : les mails, Google Drive, etc. Et l’on s’inquiète de l’utilisation de la géolocalisation par des personnes malveillantes.

Heureusement, outre ces inquiétudes, on insiste aussi et surtout sur le côté positif : Pokémon Go, l’appli ‘geek’; fait sortir les gens de chez eux, découvrir des endroits où ils n’iraient pas normalement et les fait marcher, courir, faire du vélo, rencontrer du monde voire… tomber amoureux.


Sortie retardée en France

Pokémon Go devait être disponible le 15 juillet en France mais sa sortie a été repoussée « en signe de respect envers le peuple français en période de deuil national » a fait savoir la firme. Sans compter que l’application pouvait générer des attroupements, inappropriés en cette période… Le lancement officiel est finalement prévu cette semaine.


Origine

16-RDV---john-hanke-PokemonGo-Pokémon Go est le fruit d’une collaboration entre la Pokémon Company, Nintendo et l’éditeur de jeu Niantic, ex-filiale de Google. Le fondateur de Niantic, John Hanke, a d’abord créé en 2000 l’entreprise Keyhole, rachetée par Google, pour servir de base à Google Earth. Hanke a ensuite pris la tête de l’unité « Geo », englobant également Google Maps et Street View.

En 2010, il fonde Niantic, au sein de Google spécialisée dans le domaine de la réalité augmentée sur mobiles et sort « Field Trip », une application de guide touristique.

Il applique ensuite pour la première fois la géolocalisation aux jeux vidéo avec Ingress en 2012. Le jeu est téléchargé plus de 12 millions de fois. En août 2015, la start-up prend son indépendance, alors que Google réorganise ses activités, et se rapproche de la Pokémon Company et de Nintendo qui cherchent à développer leurs Pokémon sur mobile.

C.Maingourd