Philippe Gomès veut rassurer et s’en prend aux Loyalistes

Calédonie ensemble a tenu son premier conseil politique à l’UNC depuis de référendum du 4 novembre. Les cadres du parti, Philippe Gomès en tête, ont tenu à « rassurer, dénoncer et ouvrir des perspectives ». Le président de Calédonie ensemble qui par la suite n’a pas mâché ses mots, en qualifiant de société d’apartheid le projet des loyalistes.

Avec un optimisme à toute épreuve, les dirigeants de Calédonie ensemble ont tenu à revenir sur les résultats du référendum, jeudi soir dernier , pour rassurer leurs sympathisants lors de ce conseil politique. Analyses des chiffres à l’appui sur écran géant, ils ont précisé que si les sondages avaient failli, l’écart entre indépendantistes et non-indépendantes restait le même depuis 40 ans et qu’il le resterait à l’avenir, Calédonie ensemble estimant que l’écart de 18 000 voix annonce une victoire du « non » lors des deux prochains scrutins. Philippe Gomès a tenu tout de même à préciser « que si, dans ce référendum, 53 % ont gagné, 43 % doivent toujours être entendus (..), le dialogue avec les indépendantistes se poursuivra après 2019 ».

Démonter les adversaires

Sur un registre plus politique, le président du parti a tenu à dénoncer « les leurres » de Daniel Goa, Pierre Frogier et Sonia Backès. « Le premier veut faire croire que la démographie et la mobilisation vont jouer en faveur du « oui ». C’est un leurre. Pour rattraper les 18 000 voix qu’il leur manque, il faudrait passer de 81 à 92 % de participation et que tous les nouveaux votants donnent leur voix au oui. » Pour Pierre Frogier et son annonce de demander la suppression des deuxièmes et troisièmes référendums, « c’est aussi un leurre et c’était le meilleur moyen de mobiliser le vote indépendantiste ». Idem pour la proposition de Sonia Backes de demander que la Nouvelle- Calédonie sorte de la liste des pays à décoloniser.

Des propos sur le camp loyaliste qui sont allés au-delà, lors d’interviews du président de Calédonie ensemble sur Radio Océane et dans l’émission Politique direct(e) de NC La Première. Philippe Gomès, rappelant qu’il fallait se rapprocher des indépendantistes, a assimilé les projets des loyalistes à une société « d’apartheid ».

Plainte pour diffamation ?

Sonia Backes n’a pas du tout apprécié l’utilisation du mot « apartheid » et le fait savoir. Pour elle, c’est « diaboliser pour exister ! Philippe Gomès a diabolisé le projet que je porte au nom des Républicains calédoniens en le qualifiant d’apartheid. Je suis toujours très tolérante sur le débat politique, chacun étant libre d’exprimer son avis dans une société démocratique. Mais cette fois, les propos tenus sont extrêmement graves quand on connaît la signification et l’histoire de ce mot. »

Sonia Backes insiste sur le fait qu’après « s’être trompé sur le résultat du référendum en affirmant que les Calédoniens allaient sans aucun doute voter à 70 % pour le « non », après avoir éloigné la Nouvelle-Calédonie de la France par des concessions successives aux indépendantistes (…), après avoir plongé l’économie calédonienne dans les abîmes et avec elle, le pouvoir d’achat des Calédoniens, Philippe Gomès essaye de faire peser sa propre faillite personnelle, en di amant, en insultant et en diabolisant les partis loyalistes. »

La présidente du parti poursuit sa déclaration en précisant que le référendum a démontré qu’il n’y avait pas « un seul peuple calédonien, mais deux peuples qui vivent côte à côte. L’un veut rester dans la France, l’autre veut l’indépendance. (…) Être lucide et objectif sur cette situation est une obligation de chacun des responsables politiques calédoniens ». Sonia Backes terminant par : « La Calédonie que je souhaite au nom des Républicains calédoniens, c’est une Calédonie forte et sereine où nos enfants vivent heureux, où chacun a sa place et où chacun est à égalité de droits et de devoirs. Pas une société où une ethnie prend le dessus sur les autres. C’est cela qu’il va nous falloir construire. »

Et ainsi de conclure : « Le mot apartheid a un sens et une histoire, il n’est pas digne d’un élu de la République. Je me réserve donc le droit, droit que je n’ai jamais utilisé jusqu’à présent, de déposer plainte pour diffamation. »

C.S