C’était en octobre 2015. L’Arène du Sud de Païta accueillait la Coupe des confédérations, le deuxième événement le plus important de la pétanque, qui rassemble les champions de chaque continent. Alors en obtenant l’organisation du Mondial 2022 de doublettes (mixtes, hommes et femmes) et de tête-à-tête, la Nouvelle- Calédonie pensait gravir un échelon de plus dans le monde de la boule.

Ce ne sera malheureusement pas le cas puisque dans un courrier adressé à la ligue locale, la Fédération internationale de pétanque a annoncé qu’elle retirait l’organisation au Caillou. Et la principale raison invoquée laisse perplexe. Dans la lettre, l’instance rappelle que ce Mondial devait être organisé une année où « devra se dérouler le troisième référendum sur la question de l’indépendance du pays, ce qui entraînera une forte tension sur tout le territoire ». Une hésitation doublée par l’état des financements du sport calédonien par les pouvoirs publics. « On comprendrait des considérations financières ou sanitaires, déplore Jérôme Kartodiwirjo, nouveau président de la Ligue calédonienne. Mais là, on ne s’attendait pas à recevoir de tels arguments. »

Un manque à gagner sportif et financier

Le coup est double pour la pétanque locale. « Nous sommes une toute nouvelle équipe, pose le président élu en début d’année, après quasiment 30 ans de présidence de Jean- Christian Lerandy. Ce Mondial, c’était aussi l’occasion pour nous de faire nos preuves. » Et puis si les joueurs du dimanche sont nombreux sur les boulodromes, la discipline ne profite pas de ce vivier, avec seulement 500 licenciés en 2020. « Cet événement aurait été un bon moyen de faire rayonner notre discipline pour accueillir de nouveaux licenciés dans les clubs et trouver des fonds pour financer nos actions, notamment les déplacements aux championnats de France. » La porte reste malgré tout entrouverte. Dans son courrier, la Fédération internationale de pétanque propose de déposer un dossier pour l’édition suivante, en 2023.

A.B.