Oyez, Oyez ! Un crieur de rue en Calédonie

Vincent Bigotte, alias Vincenté de la Bigoté, propose un nouveau service
un peu particulier aux Calédoniens. Dans les festivals et autres fêtes populaires, vous pourrez lui écrire un message qu’il déclamera haut et fort au public. Ce crieur de rue souhaite développer cette pratique très ancienne qu’il aborde sur un ton plutôt humoristique.

Tout le monde a en tête ces images de films sur l’époque médiévale où l’on peut voir un crieur arpenter les rues en délivrant la parole royale. Les temps ont sensiblement changé, mais les crieurs de rue n’ont pas disparu. Et Vincent Bigotte entend bien développer cette pratique sur le Caillou. Elle ne date pas d’hier et n’est pas propre à la France. Un peu partout dans le monde, et depuis des centaines d’années, les crieurs de rue, ou crieurs publics, battent le pavé pour délivrer toute sorte de messages.

Le jeune homme, arrivé il y a près de trois ans en Nouvelle-Calédonie, faisait partie de la communauté des jongleurs, en Métropole. C’est là qu’il a découvert les crieurs. « Je suis curieux des arts de rue et du monde du cirque depuis très longtemps, explique Vincenté de la Bigoté, et les crieurs en font partie. Il y en a de très bons en France. Quand je suis arrivé ici, j’ai voulu participer à redynamiser la jonglerie et j’ai commencé à faire crieur pour amuser la galerie. »

Bien faire passer les messages

Après l’avoir testé entre copains, il propose ses prestations au festival Blackwoodstock, au marché alternatif ou encore à la Fête de la nature en 2020. Un essai concluant puisque les deux derniers festivals le rappelleront, quelques mois plus tard, pour qu’il reprenne du service, mais payé, cette fois. « Ce n’est pas toujours évident, note le crieur. On a, par exemple, des messages moralisateurs et ce n’est pas franchement drôle. C’est à nous de faire en sorte de les habiller pour qu’ils passent mieux. » Certains messages, insultants ou appelant à la haine, ne seront, en revanche, tout simplement pas lus. Pour le reste, Vincent n’interdit rien.

L’idée est de profiter des rassemblements populaires pour créer du lien social autour de la parole. « C’est une manière de créer un espace de parole, un peu comme cela se fait déjà à la radio, avec les coups de gueule », estime le jeune homme qui compte bien développer cette activité également dans les communes, mais en l’ouvrant aussi aux fêtes privées, comme aux mariages. Comme tous les crieurs, Vincenté de la Bigoté a sa marque de fabrique. Si certains proposent des contes pour terminer leur prestation, lui propose une petite chanson pour finir tout en légèreté.

M.D.

© Stephan Peretti

Contact e-mail : big.vince@hotmail.fr

Messenger : vincent sulfite