Oma fait un retour surprenant

L’ex-cyclone devenu dépression tropicale nous avait quittés la semaine dernière mais il a fait demi-tour et ses effets se sont fait ressentir dimanche, puis en début de semaine. La dépression a traversé le sud de la Grande Terre en passant près de Nouméa, avant de se diriger vers Lifou.
Les vents d’ouest se sont renforcés, avec des rafales atteignant 60 nœuds (114 km/h) avec une houle de 3 à 4,5 m.

De nombreux plaisanciers se sont fait surprendre dimanche alors qu’ils étaient en mer pour un week-end qui devait être relativement paisible. D’autres ont eu du mal à rester en place dans les mouillages. Plusieurs bateaux se sont échoués à Nouméa. Au total, le MRCC a dû coordonner les secours d’une cinquantaine de personnes, le navire de la SNSM a secouru et transporté treize personnes à son bord.

Finalement, tout le pays a été concerné par un alizé violent et une forte houle. Partout, les transports ont été perturbés. Air Calédonie a dû supprimer douze rotations, Air Loyauté n’a pas volé, le Bético a annulé ses dessertes vers Maré et l’île des Pins, le Seabreeze a suspendu ses trajets vers Bélep et aucun bus Raï n’a roulé mardi. De nombreux cours d’eau ont débordé et rendu des portions de route impraticables sur le Nord et la côte Ouest. De nombreux commerces et structures avaient décidé de fermer leurs portes au public par sécurité. 2 000 croisiéristes ont aussi été bloqués. La rentrée a été perturbée dans le Nord et à Bourail.

Calamité agricole 

©gouv

Les premières constatations des lourds dégâts provoqués dans le Nord la semaine passée avaient pu être effectuées. On sait désormais que les rafales ont dépassé 140 km/h dans le Nord et qu’il a plu jusqu’à 230 mm d’eau. En conséquence, de nombreuses habitations et cultures ont été détruites à Bélep. L’eau n’y était pas potable et le réseau internet perturbé. Des dommages importants ont aussi été recensés à Ouégoa, Koumac, Kaala-Gomen, Hienghène, Houaïlou, Poya et Bourail. Responsables de la sécurité et associations se sont mobilisés en réponse aux besoins exprimés sur le terrain avec des kits d’urgence, d’apport en eau, en semences…

Suite aux constats sur le terrain, le gouvernement a décidé mardi de reconnaître le caractère de calamité agricole aux dommages provoqués par le cyclone sur l’ensemble des communes de la Nouvelle- Calédonie et d’ouvrir sans délai la procédure d’instruction des demandes d’indemnisation. Les agriculteurs couverts doivent se tourner vers la Cama, Caisse d’assurances mutuelles agricoles, avant le 1er mars. Ceux qui ne sont pas assurés doivent se procurer un dossier disponible au sein des mairies et des services techniques des provinces, le compléter et le renvoyer par courrier ou par mail à l’Agence rurale.

Le gouvernement entend par ailleurs revoir avec les autres collectivités le plan d’entretien des cours d’eau qui n’est « pas satisfaisant » et responsable de nombreux débordements et programmer le relèvement de certaines routes trop facilement inondées.

C.M.