[DOSSIER] Oceania NC tente l’expérience kiwi

« Nous avons des charges tous les mois, il faut donc de l’activité », note Sébastien Boudarel de Oceania NC. (© Y.M.)

Face aux annulations de spectacles, la société spécialisée dans les prestations techniques va trouver des marchés en Nouvelle-Zélande pour ne pas disparaître.

« L’année 2024 devait être extraordinaire » avec de grands spectacles, concerts et festivals dont les Francofolies à l’affiche grandiose. Oceania NC figurait, comme toujours, dans les rangs en tant que prestataire technique pour le son, la lumière, les écrans géants…

Dix jours après le début des violences, le gérant associé de la société, Sébastien Boudarel, pressentant une mise à terre de toutes les belles promesses culturelles, mettait le cap sur la Nouvelle-Zélande pour échanger avec Greg Peacocke et Paul Jeffery. Ces deux fondateurs de Oceania NZ en 1973 ont participé à la création de la structure calédonienne 30 ans plus tard avec des producteurs locaux.

Le sujet de la discussion : vu les très probables annulations en série sur le Caillou, est-il envisageable d’utiliser les équipements dans le pays kiwi avec qui « nous avons un lien fraternel » ? Parce que ce matériel, étendu sur 800 m2 pour une valeur de plus de 300 millions de francs, de la console et des projecteurs aux câbles et décoration, ne peut rester inerte, déjà d’un point de vue comptable pour le remboursement des crédits.

En début d’année, vu le programme annoncé, « nous avions réalisé dix à douze millions de francs d’investissement » calcule Sébastien Boudarel. « Ce sont des nouvelles technologies qu’il faut changer régulièrement. » En clair, être au goût du jour pour rassurer les artistes.

SEPT CONTENEURS PARTIS

Greg Peacocke et Paul Jeffery sont confiants, Oceania NC va trouver des marchés en Nouvelle-Zélande. « Son, lumière, décoration… On est très polyvalents. C’est ce qui plaît », explique le gérant associé basé d’ordinaire à Païta qui a organisé, ces dernières semaines, un lourd déménagement : sept conteneurs d’équipements sont partis vers Aotearoa.

« C’est nécessaire pour faire perdurer la société et reprendre ici quand il le faudra » ajoute Sébastien Boudarel, bientôt établi avec sa famille à Auckland. Un contrat est déjà conclu pour une prestation à un festival de reggae aux Fidji avec le matériel de Oceania NC.

Point important, la société reste basée en Nouvelle-Calédonie, avec son compte en banque, sa ligne téléphonique… « On ne part pas. » Seuls les équipements font « un déplacement temporaire en Nouvelle- Zélande ».

Yann Mainguet