Nouvelle tentative d’élection pour le gouvernement

Les 11 membres du 17e gouvernement sont convoqués ce jeudi par le haut-commissaire pour une nouvelle tentative d’élection du président. Ce sera la troisième fois que les membres élus essayeront de tomber d’accord. Pour l’instant rien ne paraît vouloir aboutir et la situation semble arranger tout le monde.

Ce jeudi 1er avril marquera-t-il l’impossibilité des indépendantistes à trouver l’unité, au moment même où l’État récupère la compétence budgétaire et doit arrêter le budget 2021 de la Nouvelle-Calédonie ? À moins que la solution vienne des Loyalistes, qui joueraient le rôle d’arbitre, comme l’avaient fait les indépendantistes en 2015 pour le gouvernement Germain, il est fort probable qu’aucune issue ne soit trouvée. Car, comme l’a confirmé Daniel Goa dimanche soir sur NC La 1ère, l’Union calédonienne et l’Union nationale pour l’indépendance campent toujours sur leurs positions. « Nous avons fait un grand pas dans la discussion, nous avons habilité le secrétariat général à discuter de la présidence du gouvernement, on est à un point où c’est difficile de s’entendre », a expliqué le président de l’UC.

L’État indispensable

Certains relèveront aisément qu’au regard d’une telle situation, nous sommes encore bien loin d’assurer seuls la gestion du territoire, toutes tendances politiques confondues et loin du destin commun. La gestion du haut-commissaire par la Chambre territoriale des comptes afin qu’elle travaille aux côtés du gouvernement et des services de l’État pour rapidement mettre en place le budget du territoire semble convenir pleinement à tout le monde.

Aux indépendantistes tout d’abord, qui, après avoir renversé le 16e gouvernement, n’ont pas eu à déposer un projet de budget et par la même occasion, n’ont pas à gérer la crise sanitaire, ni les conséquences économiques engendrées. Daniel Goa a d’ailleurs dit que c’était une « bonne chose que le budget soit repris en main par la Cour des comptes et l’État », ajoutant que « nous sommes dans la perspective de construire un nouveau pays et sur ce point-là, il faut déjà faire un point zéro et le point zéro, c’est la Cour des comptes qui va nous l’amener : une sorte d’audit sur 40 années de gestion par la droite de notre pays », ce qui n’est pourtant pas prévu par l’État.

Des annonces douloureuses

Mais cette situation institutionnelle ne déplaît pas non plus aux Loyalistes. Du moins ceux du gouvernement en charge des affaires courantes, qui trouvent en ce moment une écoute médiatique dans la gestion de la crise sanitaire. Ceux qui pensent aussi qu’il faut laisser le soin au prochain gouvernement de gérer la relance économique et l’annonce inévitable des propositions de recettes qui toucheront de plein fouet le porte-monnaie des Calédoniens, histoire de redresser les comptes publics et les entreprises du territoire.

Pourtant, même si l’État a repris les rênes du budget de la Nouvelle-Calédonie, que les indépendantistes continuent de se ridiculiser et que les Loyalistes jouent la montre, il n’en reste pas moins que le futur gouvernement doit fonctionner rapidement pour présenter un budget modificatif au vote du Congrès et ainsi mener des réformes urgentes, notamment pour équilibrer les comptes sociaux. Car plus l’horloge tourne et plus ces réformes se feront dans la « douleur fiscale ».

D.P.

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