Nouvelle-Calédonie vs. Tahiti, une longue et grande histoire

L’AS Magenta s’est imposée mercredi soir 3-2 face à Tiare, au stade Numa-Daly en Ligue des champions d’Océanie. Ce match s’inscrivait dans une longue tradition de rivalité entre les deux territoires français. Petit tour d’horizon.

Le foot, catalyseur des passions

Retour en 1966. À l’époque, les Jeux du Pacifique ont lieu pour la première fois en Nouvelle-Calédonie. Lors du match entre l’hôte et Tahiti, les esprits s’échauffent et de vives tensions naissent dans les tribunes entre supporters. Une fois la rencontre terminée, les rixes se poursuivent jusqu’en ville pour une bagarre générale qui restera dans les mémoires. Aujourd’hui, les matchs de foot entre Calédoniens et Tahitiens sont bien plus calmes, mais l’enjeu est resté. Lors de leur dernière rencontre, ce sont les Cagous qui se sont imposés 3-0. Un match de la phase de poules des Jeux du Pacifique, aux Samoa.

La natation, d’une domination à l’autre

Depuis le milieu des années 1990, il n’y a pas de contestation : la Nouvelle-Calédonie domine de la tête et des épaules la natation océanienne. Même au niveau national, des nageurs, comme Lara Grangeon ou Maxime Grousset, font partie du gratin mondial. Pourtant, il fut un temps, juste avant Diane Bui Duyet, où c’est une Tahitienne qui régnait sur les bassins. Diane Lacombe faisait même partie de l’équipe de France olympique en 1992, à Barcelone. Mais ces dernières années, la vague s’est affaiblie au Fenua. La preuve : aux Jeux d’Apia durant lesquels Tahiti a remporté cinq médailles d’or contre 25 pour les Cagous.

Le va’a, David contre Goliath

Historique, il y a un sport où Tahiti domine tout le monde : le va’a. Depuis 25 ans, le Fenua a remporté 71 médailles d’or sur 76 aux Jeux du Pacifique. Mais voilà, le vernis s’est craquelé lors des derniers Jeux, à Apia. Si bien que, pour la première fois, des Cagous ont battu les Tahitiens dans leur discipline. Deux médailles d’or sur 500 m chez les messieurs en V6 et en V12. Mais il ne faut pas croire que la domination s’est arrêtée pour Tahiti qui a remporté les dix autres médailles d’or des Jeux. Ce n’était pas non plus le premier titre pour la Nouvelle-Calédonie puisqu’en 2011, Titouan Puyo s’était imposé, mais il s’agissait d’une médaille individuelle.

Le cyclisme, des liens profonds

Ils ne sont pas nombreux les moments où cyclistes tahitiens et calédoniens peuvent s’affronter. Au meilleur niveau, il y en a deux principaux : le Tour de Nouvelle-Calédonie et celui de Tahiti. Mais un lien profond entre les deux territoires existe. Il n’y a pas une année sans Calédonien au Fenua et inversement. Et si les Cagous sont nombreux à avoir brillé sur les routes tahitiennes, à l’image de Rayann Lacheny, troisième l’an dernier, l’inverse est plus rare. Sauf en 2015, avec la victoire de Taruia Krainer. Sur piste, l’histoire est du côté calédonien avec de très bons coureurs dans les années 1970 et des champions dans les années 1990-2000, comme Laurent Gané, médaillé d’or aux Jeux de Sydney.

La chasse aux médailles aux Jeux du Pacifique 

C’est la compétition la plus importante pour les pays et territoires du Pacifique Sud. Tous les quatre ans, Nouvelle-Calédonie et Tahiti luttent pour la domination au tableau des médailles des Jeux du Pacifique. Les deux équipes occupent d’ailleurs les deux premières places en nombre de breloques remportées entre 1963 et 2019. Mais la différence est largement en faveur de la Nouvelle-Calédonie avec 911 titres, contre 517 pour Tahiti. En 16 éditions, les Cagous ont remporté tous les Jeux, sauf trois (1963, 1991 et 2015). La seule fois où Tahiti s’est retrouvé devant la Nouvelle-Calédonie, c’était en 1991, avec une deuxième place.

A.B.