Nouméa, base arrière de Brisbane 2032 ? « Il faut se mobiliser maintenant »

Loin de Paris et des conflits internes au Comité national olympique, Brigitte Henriques a effectué une courte visite en Nouvelle-Calédonie, rencontrant notamment Mickaël Forrest au gouvernement le 24 avril. © FRANCK FIFE / AFP

Brigitte Henriques, présidente du Comité national olympique et sportif français, estime que la Nouvelle-Calédonie a « tout ce qu’il faut » pour devenir un centre de préparation aux JO pour des sportifs français ou étrangers, et indique qu’elle soutient cette démarche.

DNC : Quel est l’objet de votre visite en Nouvelle-Calédonie ?

Brigitte Henriques : Je suis venue dans le cadre de la tournée des territoires, une des actions phares du programme politique sur lequel j’ai été élue à la présidence du Comité national olympique. Le fait d’aller sur le terrain permet de prendre le pouls, de voir si on est sur un territoire dynamique, si le sport joue son rôle de cohésion sociale, d’éducation.
Je suis également venue pour évoquer les Jeux olympiques de Brisbane 2032, pour voir de quelle manière la Nouvelle-Calédonie pourrait être une base arrière pour accueillir des délégations françaises ou étrangères avant de partir en Australie.

Nouméa est proche de l’Australie, le décalage horaire est faible. Mais il faudra remplir bien d’autres conditions…

Oui, il y a toujours un cahier des charges. L’accueil qui est réservé aux délégations compte beaucoup. Les infrastructures sont importantes, l’hébergement aussi. Il y a bien sûr quelques rénovations à faire, mais rien d’énorme. Et pour le climat, Nouméa est au top. À mon sens, il y a tout ce qu’il faut, il n’y a besoin que de coordination avec le cahier des charges pour que cela se fasse. J’ai rencontré le gouvernement, le haut-commissaire et, en rentrant à Paris, on discutera avec le CIO (Comité international olympique, NDLR) et le ministère des Outre-mer. Il faut se mobiliser maintenant pour voir si c’est faisable. J’ai aussi rencontré Robin Mitchell, président de l’association des comités nationaux olympiques de l’Océanie, pour dire qu’on se tient à sa disposition pour que la Nouvelle-Calédonie puisse aider des délégations dans cette préparation, pour pouvoir être aidé financièrement.

De façon réaliste, quelles disciplines, combien d’athlètes pourraient venir à Nouméa ?

Ça dépend vraiment du choix de chaque délégation. Team GB (l’équipe olympique de Grande-Bretagne, NDLR) ira à Saint-Germain-en-Laye pour préparer Paris 2024. Les infrastructures permettront d’avoir les trois quarts de leurs sportifs sur un même site sportif et d’hébergement. D’autres choisissent d’avoir des sites éparpillés, ça dépendra vraiment de chacun.

Les Calédoniens sont particulièrement performants dans les nouveaux sports nautiques : kitefoil, wingfoil, etc. Ont-ils une chance de devenir olympiques ?

Le Comité international olympique décide qui rentre et qui sort. Cela dépend du nombre de pays qui pratiquent la discipline. Il faut un grand nombre de pratiquants partout dans le monde. Le CIO étudie aussi la question des droits de diffusion à la télé. Est-ce que ce sport attirera le grand public ? Est-ce que c’est spectaculaire ? On est passé dans cette ère pour aller chercher d’autres spectateurs. C’était nécessaire de rénover, c’est pour cela que l’on a fait entrer des disciplines comme l’escalade, le roller ou le breaking (ou breakdance, NDLR).

Propos recueillis par Gilles Caprais

Nouméa 2031 : le CTOS vise le coup double

« Pour s’acclimater aux JO 2032 dans un milieu francophone, la Nouvelle- Calédonie se prête parfaitement », insiste Christophe Dabin. Le président
du Comité territorial olympique et sportif (CTOS) souhaite lancer, avec les collectivités, une réflexion sur la rénovation des infrastructures et la construction de nouvelles, dans le but de faire coup double. « On réfléchit déjà à réorganiser les Jeux du Pacifique », annonce-t-il. Nouméa 2031 puis Brisbane 2032, un tel enchaînement « boosterait » la pratique sportive. « Cela ne peut que nous permettre de grandir, d’augmenter les performances. »