Les prochaines semaines seront capitales pour le devenir de deux des trois complexes métallurgiques, et ainsi pour l’avenir de la filière sur le territoire. Après un arrêt de sept mois, puis un retour à la production fin décembre, le site de Prony Resources New Caledonia doit accueillir très prochainement des représentants du groupe sud-africain Sibanye-Stillwater pour une visite technique.
À l’issue, cette entité spécialisée dans l’extraction de métaux précieux formulera, ou non, une offre d’achat de 74 % maximum des parts au capital de PRNC. En septembre, la société de Johannesburg étudiait la possibilité de s’approvisionner en nickel auprès de PRNC, mais n’envisageait pas d’acquisition à ce stade. L’avis changera-t-il ? Assurément, il n’y a pas pour l’instant de plan B pour la sortie de l’actionnaire helvético-singapourien Trafigura. Très fragile, la trésorerie de Prony Resources ne peut tenir que jusqu’à la fin du premier trimestre.
CHINOIS ET INDIENS
Dans le Nord, deux groupes s’intéressent au projet d’une reprise des parts de Glencore, c’est-à-dire les 49 % au capital de Koniambo Nickel : l’un est chinois, un mastodonte des métaux ‒ mais son approche serait moins alignée pour l’instant avec la vision du territoire ; l’autre, indien, ayant pour nom JSL pour Jindal Stainless Limited, porte visiblement tous les espoirs. Des discussions sont en cours avec ces entreprises intéressées. Glencore, le vendeur, détermine la valeur des 49 % mais aussi les conditions de son départ, dont le traitement de la dette de KNS.
La SMSP et Koniambo Nickel espèrent une offre définitive à la fin du premier semestre. L’historique SLN continue de rencontrer des défis majeurs : tout d’abord, l’énergie, une composante capitale aujourd’hui sans réponse, l’accès à la ressource ‒ une difficulté partagée d’ailleurs avec de nombreux petits mineurs, ou encore le marché européen vers lequel aucun projet ne se dessine à ce stade.
La trésorerie de la filiale d’Eramet est très faible. Une demande de soutien financier auprès de l’État sous la forme probablement d’un emprunt obligataire complémentaire a été formulée. Des reports d’échéance pour 2025 auprès de la Cafat mais aussi de la Direction des services fiscaux ont de même été sollicités.
Yann Mainguet