Natation : « Mon nouvel objectif, c’est Paris 2024 »

Lara Grangeon (FRA) competes on women's 10km during the Olympic Games Tokyo 2020, Marathon swimming, on August 4, 2021 at Odaiba Marine Park in Tokyo, Japan - Photo Yoann Cambefort / Marti Media / DPPI

Le nouveau défi de Lara Grangeon, 30 ans, débute aujourd’hui à Abu Dhabi avec l’épreuve de Coupe du monde en eau libre sur 10 km avant de replonger dès demain en piscine sur 200 m papillon pour les championnats du monde en petit bassin. L’occasion de tourner définitivement la page des JO de Tokyo et de se tourner vers ceux Paris 2024.

DNC : Entre les championnats de France le week-end dernier et les courses d’Abu Dhabi aujourd’hui et demain, vous enchaînez plusieurs épreuves de haut niveau en moins d’une semaine. Pourquoi avoir choisi un programme aussi chargé ?

Lara Grangeon : Au début je ne savais pas si je participerai aux France car effectivement, entre les efforts à déployer et la fatigue du déplacement, ça pouvait faire beaucoup. Mais finalement, je vais plutôt essayer d’en faire une force. Aux Émirats, même dans un état physique pas au top, je vais essayer de donner le meilleur de moi-même et de me battre jusqu’au bout.

Vous allez nager coup sur coup en eau libre et en bassin. C’est une stratégie qui peut paraître étonnante…

Je le vois surtout comme une expérience enrichissante de pouvoir profiter de ces deux courses au même endroit, au même moment. Je vais essayer de tirer des enseignements sur le 10 km et de me surpasser, malgré la douleur, le lendemain sur 200 m papillon. En plus, j’adore le petit bassin.

Une fois n’est pas coutume, vous quittez les championnats de France sans titre (lire par ailleurs). Quel bilan faites vous de cet intermède montpelliérain ?

Qu’il faut être patiente (sourire). Mon objectif c’est Paris 2024. Je vais construire des bases solides, travailler mes points forts mais surtout mes points faibles pour être la meilleure possible en temps voulu. J’ai réussi à aller décrocher la médaille d’argent sur 400m 4 nages, c’est déjà très bien. Je suis toujours compétitrice, déterminée et motivée. Un petit pas en arrière pour sauter vers l’avant (sourire).

Et vous confirmez que l’avant c’est bien les prochains JO ? Car vous hésitiez beaucoup sur la suite de votre carrière après la désillusion de Tokyo (9e du 10 km)…

Le retour a effectivement été difficile après ces deux dernières années plutôt éprouvantes et j’avais besoin de temps au calme. J’ai donc repris plus dans une ambiance de plaisir avec moins de pression. Mais avec quand même des objectifs, car c’est ce qui m’anime. Sans objectif, c’est dur de se lever tous les matins même si on aime ce qu’on fait.

Donc objectif Paris…

Oui, voilà, comme objectif à long terme, je mets Paris 2024 dans un coin de ma tête. Parce que c’est quand même un objectif magnifique. Mais je pense que l’important pour le moment c’est de retrouver cet équilibre et cette joie de vivre.

Ces temps compliqués font référence à vos rapports compliqués avec la Fédération et avec votre désormais ancien entraîneur, Philippe Lucas ?

Oui, je ne veux pas polémiquer mais le plaisir était un peu parti ces derniers mois voire ces dernières années. Depuis l’époque où j’étais allée à Rouen (septembre 2019, NDLR). C’était vraiment très compliqué. Je ressentais beaucoup de pression. On attendait trop de moi, on ne me laissait pas assez d’autonomie. Je n’arrivais pas à fonctionner comme ça. Maintenant, je veux prendre les choses en main, construire mon avenir. Que ça soit pour moi, rien que pour moi, avec mes objectifs et mes envies.

Et en 2024, plutôt eau libre ou bassin ?

Je ne sais pas encore. Pour l’instant, ce n’est pas totalement défini. Actuellement, je m’entraîne à Monaco avec un groupe d’eau libre pour essayer de m’améliorer, notamment dans le contact avec les autres nageuses. Et je suis plutôt bien comme ça. Je continue aussi les compétitions en bassin comme aux Mondiaux.

 


Grousset, la compétition d’après

Maxime Grousset n’est encore jamais monté sur un podium élites international en individuel.

Après un retour triomphal le week-end dernier dans la piscine de Montpellier, où il a remporté trois nouveaux titres de champion de France en grand bassin (lire ci-dessous), Maxime Grousset, 22 ans, va étrenner ce week-end à Abu Dhabi pour les championnats du monde en petit bassin, son nouveau costume d’outsider international. Un statut acquis grâce à sa quatrième place sur 100m aux JO de Tokyo.

Il sera donc très attendu, et ce d’autant plus que l’Américain Caeleb Dressel, champion olympique, et l’Australien Kyle Chalmers, médaillé d’argent au Japon et nouveau recordman du monde du 100 m petit bain, seront absents. L’Italien Alessandro Miressi et le Russe Kliment Kolesnikov seront eux bien là en revanche.

Auteur d’excellents chronos à Montpellier malgré une forme encore précaire, le bolide calédonien, qui reste néanmoins encore assez loin du niveau atteint au Japon, promet d’être au rendez-vous aux Émirats. Difficile de ne pas le croire sur parole, tant il a toujours répondu présent le Jour J depuis ses débuts à l’échelon mondial. Il devrait nager les 50 et 100 m nage libre et peut-être le 50m papillon.

 


Les Cagous en force à Montpellier

Avec trois titres et trois podiums, les nageurs calédoniens se sont montrés à leur avantage le week-end dernier aux championnats de France hiver en grand bassin à Montpellier. Le roi du week-end a évidemment été Maxime Grousset qui s’affirme plus que jamais comme le maître du sprint national avec trois médailles d’or sur 50 m papillon et 50 et 100 m nage libre. Sa partenaire à l’Insep Emma Terebo annonce la couleur après sa parenthèse américaine en prenant l’argent sur 100m dos et le bronze sur 50 m dos.

Enfin, l’inévitable Lara Grangeon, numéro 1 française en eau libre, a fait son retour dans les bassins en terminant deuxième de l’une de ses anciennes épreuves fétiches le 400 m 4 nages avant de terminer septième du 1 500 m nage libre.

À noter les belles promesses des trois autres Cagous présents, Emmanuel Limozin, Nathan Hudan et Lillie Freulon, qui ne sont pas parvenus à entrer en finale A.

D’autres championnats de France, juniors cette fois, se dérouleront à Massy à partir du 18 décembre avec plusieurs jeunes Calédoniens.

 

M.M. (© M.M.)